nt recu de lettres de France depuis l'arrivee de Moureau, qui
m'a apporte des nouvelles du 5 nivose, et de Belleville, du 20 pluviose.
J'espere que nous ne tarderons pas a en avoir.
Nos sollicitudes sont toutes en France. Si les rois l'attaquaient, vous
trouveriez dans nos bonnes frontieres, dans le genie guerrier de la
nation et dans vos generaux, des moyens pour leur rendre funeste leur
audace. Le plus beau jour pour nous sera celui ou nous apprendrons la
formation de la premiere republique en Allemagne.
Je vous enverrai incessamment le nivellement du canal de Suez, les
cartes de toute l'Egypte, de ses canaux, et de la Syrie.
Nous avons de frequentes relations avec la Mecque et Mokka. J'ai ecrit
plusieurs fois aux Indes, a l'Ile-de-France; j'en attends les reponses
sous peu de jours. C'est le scherif de la Mecque qui est l'entremetteur
de notre correspondance.
Le contre-amiral Perree est sorti d'Alexandrie le 19 germinal avec trois
fregates et deux bricks; il est arrive devant Jaffa le 24, s'est mis eu
croisiere, a pris deux batimens du convoi turc, charges de trois cents
hommes, cent mineurs et bombardiers, est revenu devant Tentoura pour
prendre nos blesses; mais il a ete chasse par la croisiere anglaise, et
a disparu; il sera arrive en Europe.
Je lui avais remis des instructions pour son retour: personne n'est
plus a meme que cet officier de nous faire passer des nouvelles et des
secours; depuis la bouche d'Omm-Faredge, Damiette, Bourlos, Rosette,
Alexandrie, il peut choisir dans ce moment-ci; et depuis le 15 ventose
il n'y a point de croisiere devant Alexandrie ni Damiette: cela nous a
ete utile pour l'approvisionnement d'Alexandrie.
J'ai ete tres-satisfait de la conduite du contre-amiral Perree dans
toute cette croisiere, je vous prie de le lui faire connaitre.
BONAPARTE.
Au Caire, le 12 messidor an 7 (30 juin 1799).
_Au sultan de Darfour._
Au nom de Dieu clement et misericordieux: il n'y a d'autre Dieu que
Dieu, et Mahomet est son prophete.
Au sultan de Darfour Abd-el-Rahman, serviteur des deux cites saintes,
calife du glorieux prophete de Dieu et maitre des mondes.
J'ai recu votre lettre, j'en ai compris le contenu.
Lorsque votre caravane est arrivee, j'etais absent, ayant ete en Syrie
pour punir et pour detruire nos ennemis. Je vous prie de m'envoyer par
la premiere caravane deux mille esclaves noirs ayant plus de seize ans,
forts et vigoureux: je les acheterai tous pour mon c
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