uerent: l'epouvante se mit
dans les rangs ennemis; en un clin d'oeil, cette nuee de cavaliers
s'ecoula en desordre, et gagna le Jourdain; l'infanterie gagna les
hauteurs, la nuit la sauva.
Le lendemain, je fis bruler les villages de Djenyn, Noures, Oualar, pour
punir les Naplousins.
Le general Kleber poursuivit les ennemis jusqu'au Jourdain.
_Combat de Ssafet._
Cependant le general Murat etait parti le 23 du camp pour faire lever
le siege de Ssafet, et enlever les magasins de Thabaryeh; il battit la
colonne ennemie et s'empara de ses bagages.
Ainsi, cette armee, qui s'etait annoncee avec tant de fracas, aussi
nombreuse, disaient les gens du pays, _que les etoiles du ciel et les
sables de la mer_, assemblage bizarre de fantassins et de cavaliers de
toutes les couleurs et de tous les pays, repassa le Jourdain avec la
plus grande precipitation, apres avoir laisse une grande quantite de
morts sur le champ de bataille. Si l'on juge de son epouvante par la
rapidite de sa fuite, jamais il n'y en eut de pareille.
Vous verrez dans le journal du siege d'Acre, les differens travaux qui
furent faits de part et d'autre pour le passage du fosse, et pour se
loger dans la tour que l'on mina et contremina;
Que, plusieurs pieces de vingt-quatre etant arrivees, on battit
serieusement la ville en breche, que les 7, 10 et 13 floreal, l'ennemi
fit des sorties, et fut vigoureusement repousse;
Que, le 19 floreal, l'ennemi recut un renfort porte sur trente batimens
de guerre turcs;
Qu'il fit le meme jour quatre sorties; qu'il remplit nos boyaux de ses
cadavres;
Que nous nous logeames, apres un assaut extremement meurtrier, dans un
des points les plus essentiels de la place.
Aujourd'hui, nous sommes maitres des principaux points du rempart.
L'ennemi a fait une seconde enceinte ayant pour point d'appui le chateau
de Djezzar.
Il nous resterait a cheminer dans la ville; il faudrait ouvrir la
tranchee devant chaque maison, et perdre plus de monde que je ne le veux
faire.
La saison d'ailleurs est trop avancee; le but que je m'etais propose se
trouve rempli; l'Egypte m'appelle.
Je fais placer une batterie de vingt-quatre pour raser le palais de
Djezzar, et les principaux monumens de la ville; je fais jeter un
millier de bombes qui, dans un endroit aussi resserre, doivent faire
un mal considerable. Ayant reduit Acre en un monceau de pierres, je
repasserai le desert, pret a recevoir l'armee europeenne ou turcque,
qui, e
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