le parti que je prendrai avec cet homme. Si je lui rends ce
qu'il me demande, le prealable sera qu'il me remette ses enfans en
otage.
Nous sommes toujours ici sans nouvelles du continent. On m'assure
aujourd'hui que des vaisseaux anglais ont paru devant Alexandrie; qu'ils
ont expedie a Mourad trois expres sur des dromadaires. Ils auront de la
peine a le trouver, car le general Friant est dans ce moment dans les
oasis.
Le general Desaix est en pleine jouissance de la Haute-Egypte et de
Cosseir. Les impositions se payent regulierement, et sa division est au
courant de sa solde. Avec les impositions des provinces de Damiette et
de Mansoura, vous viendrez facilement a bout de payer votre division.
Mettez-vous en correspondance avec Rosette, afin que l'on vous previenne
promptement de tout ce qui pourrait se passer sur la cote. Des l'instant
qu'il y aura un peu d'eau, je vous enverrai les deux demi-galeres et la
chaloupe canonniere _la Victoire_, qui sont fort bien armees. Dans ce
moment-ci les eaux sont trop basses.
Je crois qu'il serait toujours utile de tenir a Omm-Faredge le bateau
_le Menzaleh_, et de remplir sa cale de jarres pleines d'eau, car
d'ici a un ou deux mois le lac Menzaleh sera un moyen efficace de
communication avec Catieh et El-Arich.
Le general Menou n'est pas encore de retour de son inspection
d'El-Arich.
Quatre ou cinq negocians de Damiette, chretiens ou turcs, peuvent vous
preter les 60,000 livres que vous demandez; je crois que cela vaut mieux
que de s'adresser a un trop grand nombre.
Choisissez six negocians turcs et deux on trois chretiens; et imposez
chacun a tant.
Je ne connais pas les membres du divan de Damiette. Cette province a
toujours ete faiblement administree, et je ne la calculerai de niveau
avec celles de Rosette, du Caire et d'Alexandrie que trois ou quatre
decades apres votre arrivee. Faites tout ce que la prudence vous fera
juger necessaire.
BONAPARTE.
Au Caire, le 5 messidor an 7 (23 juin 1799).
_Au Directoire executif._
Citoyens directeurs,
Apres la bataille des Pyramides, les mameloucks se diviserent.
Ibrahim-Bey se retira dans la Charqyeh, passa le desert, sejourna a
Gaza et a Damas. Affaibli par les pertes qu'il a essuyees pendant mon
incursion en Syrie, il est aujourd'hui dans la plus profonde misere.
Mourad-Bey remonta le Nil avec une nombreuse flottille, et se retira
dans la Haute-Egypte. Battu a Sedyman, il etait toujours maitre des
pr
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