e nuee d'hommes
accourus de toutes les parties de l'Asie, dans l'espoir de piller
l'Egypte.
Les trente vaisseaux que vous avez vus arriver dans Acre, il y a douze
jours, portaient l'armee qui devait assieger Alexandrie; mais obligee
d'accourir a Acre, elle y a fini ses destins: une partie de ses drapeaux
orneront votre entree en Egypte.
Enfin, apres avoir, avec une poignee d'hommes, nourri la guerre pendant
trois mois dans le coeur de la Syrie, pris quarante pieces de campagne,
cinquante drapeaux, fait six mille prisonniers, rase les fortifications
de Gaza, Jaffa, Caiffa, Acre, nous allons rentrer en Egypte: la saison
des debarquemens m'y rappelle.
Encore quelques jours, et vous aviez l'espoir de prendre le pacha meme
au milieu de son palais; mais, dans cette saison, la prise du chateau
d'Acre ne vaut pas la perte de quelques jours: les braves que je devrais
d'ailleurs y perdre sont aujourd'hui necessaires pour des operations
plus essentielles.
Soldats, nous avons une carriere de fatigues et de dangers a courir.
Apres avoir mis l'orient hors d'etat de rien faire contre nous cette
campagne, il nous faudra peut-etre repousser les efforts d'une partie de
l'occident.
Vous y trouverez une nouvelle occasion de gloire; et si, au milieu de
tant de combats, chaque jour est marque par la mort d'un brave, il faut
que de nouveaux braves se forment, et prennent rang a leur tour parmi ce
petit nombre qui donne l'elan dans les dangers, et maitrise la victoire.
BONAPARTE.
Au camp devant Saint-Jean d'Acre, le 27 floreal an 7 (16 mai 1799).
_Au general Dugua._
Vous devez avoir recu, citoyen general, le bataillon de la quatrieme
legere, que j'ai fait partir, il y a quinze jours, et qui, a cette
heure, doit etre arrive au Caire.
Sous trois jours je partirai avec toute l'armee pour me rendre au Caire:
ce qui me retarde, c'est l'evacuation des blesses, j'en ai six a sept
cents.
Je me suis empare des principaux points de l'enceinte d'Acre: nous
n'avons pas juge a propos de nous obstiner a assieger la deuxieme
enceinte, il eut fallu perdre trop de temps et trop de monde.
Djezzar a recu, il y a deux jours, une flotte de trente gros batimens
grecs et cinq a six mille hommes de renfort: cette expedition etait
destinee pour Alexandrie.
Perree a pris deux de ces batimens, dans lesquels etaient les
canonniers, les bombardiers et mineurs, ainsi que plusieurs pieces de
canon.
Prenez des mesures pour que la navig
|