ecution eut plus d'inconveniens que
d'avantage, vous la differassiez jusqu'a mon arrivee.
BONAPARTE.
A Jaffa, le 8 prairial an 7 (17 mai 1799).
_Au Directoire executif._
Je vous ai fait connaitre par le courrier que je vous ai expedie le 21
floreal, les evenemens glorieux pour la republique qui se sont passes
depuis trois mois en Syrie, et la resolution ou j'etais de repasser
promptement le desert pour me retrouver en Egypte avant le mois de juin.
Les batteries de mortiers de 24 furent etablies comme je vous l'ai
annonce dans la journee du 23 floreal, pour raser le palais de Djezzar
et detruire les principaux monumens d'Acre: elles jouerent pendant
soixante-douze heures, et remplirent l'effet que je m'etais propose: le
feu fut constamment dans la ville.
La garnison desesperee fit une sortie le 27 floreal: le general de
brigade Verdier etait de tranchee; le combat dura trois heures. Le
reste des troupes arrivees le 19 de Constantinople, et exercees a
l'europeenne, deboucherent sur nos tranchees en colonnes serrees; nous
repliames les postes que nous occupions sur les remparts: par la les
batteries de pieces de campagne purent tirer a mitraille a quatre-vingts
toises sur les ennemis. Pres de la moitie resta sur-le-champ de
bataille: alors nos troupes battirent la charge dans nos tranchees; on
poursuivit l'ennemi jusque dans la ville la baionnette dans les reins;
on leur prit dix-huit drapeaux.
L'occasion paraissait favorable pour emporter la ville; mais nos
espions, les deserteurs et les prisonniers, s'accordaient tous dans le
rapport que la peste faisait d'horribles ravages dans la ville d'Acre;
que tous les jours, plus de soixante personnes en mouraient; que les
symptomes en etaient terribles: qu'en trente-six heures on etait emporte
au milieu de convulsions pareilles a celles de la rage.
Repandu dans la ville, il eut ete impossible d'empecher le soldat de
la piller; il aurait rapporte le soir dans le camp les germes de ce
terrible fleau; plus a redouter que toutes les armees du monde.
L'armee partit d'Acre le 1er prairial, et arriva le soir a Tentoura.
Elle campa le 3 sur les ruines de Cesaree, au milieu des debris des
colonnes de marbre et de granit, qui annoncent ce que devait etre
autrefois cette ville.
Nous sommes arrives a Jaffa le 5.
Depuis deux jours, des detachemens filent pour l'Egypte.
Je resterai encore quelques jours a Jaffa, pour en faire sauter les
fortifications; j'irai
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