n avant-garde a El-Arich, menacant le reste de
l'Egypte d'une invasion prochaine;
Que les batimens de transport turcs se reunissaient dans le port de
Miri, menacant de se porter devant Alexandrie, dans la belle saison; que
par les mouvemens qui existaient dans l'Arabie, on devait s'attendre que
le nombre des gens d'Yambo qui avaient passe la mer Rouge, augmenterait
au printemps.
Vous avez vu, par ma derniere depeche, la rapidite avec laquelle l'armee
a passe le desert, la prise d'El-Arich, de Gaza, de Jaffa, la dispersion
de l'armee ennemie, qui a perdu ses magasins, une partie de ses
chameaux, ses outres et ses equipages de campagne.
Il restait encore deux mois avant la saison propre au debarquement,
je resolus de poursuivre les debris de l'armee ennemie, et de nourrir
pendant deux mois la guerre dans le coeur de la Syrie.
_Affaire de Kakoun._
Le 25 ventose, a dix heures du matin, nous apercumes, au dela du village
de Kakoun, l'armee ennemie, qui avait pris position sur nos flancs; sa
gauche composee de gens de Naplouse, anciens Samaritains, etait appuyee
a un mamelon d'un acces difficile; la cavalerie etait formee a droite.
Le general Kleber se porta sur la cavalerie ennemie; le general Lannes
attaqua la gauche; le general Murat deploya sa cavalerie au centre.
Le general Lannes culbuta l'ennemi, tua beaucoup de monde, et le
poursuivit pendant deux lieues dans les montagnes.
Le general Kleber, apres une legere fusillade, mit en fuite la droite
des ennemis, et les poursuivit vivement; ils prirent le chemin d'Acre.
_Combat de Caiffa._
Le 27, a huit heures du soir, nous nous emparames de Caiffa; une escadre
anglaise etait mouillee dans la rade.
Quatre pieces d'artillerie de siege, que j'avais fait embarquer a
Alexandrie sur quatre batimens de transport, furent prises a la hauteur
de Caiffa par les Anglais.
Plusieurs bateaux charges de bombes et de vivres echapperent et vinrent
mouiller a Caiffa: les Anglais voulurent les enlever; le chef d'escadron
Lambert les repoussa, leur blessa ou tua cent hommes, fit trente
prisonniers, et s'empara d'une grosse chaloupe avec une caronade de
trente-six.
Nous n'avions plus a mettre en batterie devant Acre que notre equipage
de campagne: nous battimes en breche une tour qui etait la partie la
plus saillante de la ville; la mine manqua, la contrescarpe ne sauta
pas. Le citoyen Mailly, adjoint a l'etat-major, qui se porta pour
reconnaitre l'effet de la mine, f
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