es lettres.
Je vous autorise a correspondre avec l'Institut national, pour lui
temoigner au nom de l'Institut d'Egypte le desir, qu'il a de recevoir
promptement les differentes commissions a faire, et l'empressement que
l'Institut d'Egypte mettra a y repondre.
Faites connaitre au divan du Caire les succes que nous avons eus contre
nos ennemis, la protection que j'ai accordee a tous ceux qui se sont
bien comportes, et les exemples severes que je fais des villes et des
villages qui se sont mal conduits, entre autres celui de Djerme, habite
par Gherrar, scheick de Naplouse.
Annoncez au divan que lorsqu'il recevra cette lettre, Acre sera pris,
et que je serai en route pour me rendre au Caire, ou j'ai autant
d'impatience d'arriver que l'on en a de m'y voir.
Un de mes premiers soins sera de rassembler l'Institut, et de voir si
nous pouvons parvenir a avancer d'un pas les connaissances humaines.
BONAPARTE
Devant Acre, le 30 germinal an 7 (19 avril 1799).
_Au general Desaix._
Je recois, citoyen general, a l'instant vos lettres depuis le 8 pluviose
au 27 ventose.
Je les ai lues avec tout l'interet qu'elles inspirent. Je vois surtout
avec plaisir que vous vous disposez a vous emparer de Cosseir; sans ce
point-la, vous ne serez jamais tranquille. La marine a encore dans ce
point decu mes esperances.
Je serai de retour en Egypte dans le courant du mois. Je compte etre
maitre d'Acre dans six jours.
Le general Dugua me mande qu'il vous a envoye tous les objets que vous
avez demandes, je le lui recommande avec toutes les instances possibles.
Nous avons eu affaire, a la bataille du Mont-Thabor, a pres de trente
mille hommes: c'est a peu pres un contre dix. Les janissaires de Damas
se battaient au moins aussi bien que les mameloucks; et les Arnautes,
Maugrabins, Naplousins sont sans contredit les meilleures troupes de
l'Europe. Au reste, par vos lettres je vois que nous n'avons rien a vous
conter, que vous n'ayez a nous repondre.
Assurez tous les braves qui sont sous vos ordres de l'empressement que
je mettrai a recompenser leurs services et a les faire connaitre a la
France entiere.
Le contre-amiral Perree, avec _la Junon_, _l'Alceste_ et _la
Courageuse_, nous a amene a Jaffa des pieces de siege, et est en ce
moment derriere la flotte anglaise, lui enlevant ses avisos, batimens
de transport, etc. Il fera des prises immenses, et nous enverra a Tyr,
Jaffa et Acre, lorsque nous en serons maitres, de f
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