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ve_ sinon la depare, du moins ne va pas sans l'affaiblir. Il n'est pas assez grave; on y voit comme se dessiner vaguement une reverence trop correcte et un sourire trop accompli. Et, comme elle, craindront de voir finir leurs jours Ceux qui les passeront pres d'elle, n'est point, si vous voulez, un madrigal, mais il en a bien un peu le tour et le geste. On n'est pas impunement du siecle de Boufflers. Lamartine lui-meme, une ou deux fois, et Victor Hugo, se ressentiront d'y etre nes, ou d'avoir connu des gens qui en etaient. Quant a ses poesies _officielles_ et destinees a la publication, on voudrait qu'elles ne fussent pas d'Andre Chenier. L'_Hymne a la France_ est bien d'un ecolier de Lebrun. C'est un modele du style classique en honneur au XVIIIe siecle. Il est presque tout en descriptions mesquines, menues et coquettes, et en periphrases elegantes. C'est la qu'on voit les canaux qui "joignent l'une et l'autre Thety"; et "les vastes chemins departis en tous lieux"; et le poete cherchant un asile obscur ou "sa main cultivatrice recueillera les dons d'une terre propice". C'est la qu'on peut admirer: "...Ces reseaux legers, diaphanes habits, Ou la fraiche grenade enferme ses rubis." Aux collectionneurs de periphrases classiques je ne puis me tenir de signaler, au moins en note, une piece rare. C'est le concierge de Camille: Ma Camille, je viens, j'accours, Je suis chez toi. Le gardien de tes murs, ce vieillard qui m'admire, M'a vu passer le seuil, et s'est mis a sourire. Le style par abstraction s'y rencontre aussi avec toute l'energie et tout le relief qu'on lui connait: J'ai vu dans tes hameaux la plaintive misere, La mendicite bleme, et douleur amere. Le _Jeu de Paume_, qui a du souffle, et, quoique trop long et surcharge, une certaine grandeur de composition, est bien difficile a gouter de nos jours. Il nous faudrait nous faire le tour d'esprit de Casimir Delavigne pour admettre ces apostrophes multipliees: "_O France!... o Raison!... o soleil!... o jour!... o peuple!... hommes!... Salut, peuple francais..._"; ou cet emploi vraiment indiscret de l'interrogation: Aux bords de notre Seine Pourquoi ces belliqueux apprets? Pourquoi vers notre cite reine, Ces camps, ces etrangers, ces bataillons francais...? De quoi rit ce troupeau?....... Et l'on souffre encore de tant de souvenirs mythologiques mal accommodes a la description de scenes revolutionnaires. Rien de plu
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