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question, elle dit seulement, apres un temps: -- Etes-vous un ami, Hector ? Le jeune homme fut touche par le ton serieux de la question. -- Certes, dit-il, ma chere enfant... Mon frere a ete plutot l'ami de votre pere; mais moi, je vous ai connue toute petite... Et, s'apercevant qu'il s'attendrissait a ce retour sur le passe, il se maitrisa aussitot et plaisanta: -- Vous savez bien que j'ai eu un faible pour vous, vers quinze ans. -- Ne blaguez pas, cher, je vous prie, repliqua Maud. Vous n'avez jamais eu de faible pour moi, je le sais; je ne vous en veux pas... Mais je vous crois incapable de chercher a me faire tu tort. Il protesta du geste. -- Bon. Je le sais. Rappelez-vous que j'aurai peut-etre besoin de vous... Les eclats de rire l'interrompirent. On ecoutait Jacqueline. Elle disait: -- ... Non, je vous assure, il n'a pas le meme coup de lance avec toutes ses clientes... Avec les vieilles dames qui l'appellent "M. de docteur Krauss", il douche melancoliquement, par devoir, en detournant la tete: l'eau tombe ou elle peut. Avec les jolies femmes un peu mures, il plaisante, il dit des betises, il s'amuse a leur arracher des petits cris, a les chatouiller avec son jet, a leur faire peur. Mais pour les jeunes filles, il a la douche virginale, caressante, pudique. A peine s'il vous effleure, jamais un mot leste, jamais une brusquerie. Et il vous parle de musique, de litterature, de bals... tandis qu'on est toute nue en face de lui; rien n'est plus comique... Elle s'interrompit: -- Chut ! Taisons-nous... On a sonne... Ce sont les raseurs. Avant qu'on n'ouvrit la porte, deja elle etait assise pres de la table a the, serieuse et correcte comme une pensionnaire sous l'oeil de la surveillante. Le domestique, cette fois, annonca: -- Mme la vicomtesse de Chantel... Mlle de Chantel... M. Maxime de Chantel. Un peu ceremonieusement, silencieusement presque, les politesses de bienvenue furent echangees. Jacqueline souffla a l'oreille de Marthe: -- Hein, sont-ils assez de leur province ? Madame, son garcon et sa demoiselle... Non, mais regarde-les ! Certes, l'entree des Chantel dans ce salon ultra-moderne, parmi ces hommes elegants, ces femmes pimpantes, habillees par Doucet, chapeautees par Reboux, contrastait assez plaisamment. Les trois Chantel etaient vetus de noir, d'un de ces innombrables deuils de cousins qui entenebrent chaque annee les grandes maisons de province; et ce deuil, maladroitement taille, gauchis
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