t a bout portant. Un autre s'elance vers lui. Marc
se releve. Ils se battent. Gabriel est pale et silencieux, mais il se
bat avec sang-froid.)_
ASTOLPHE, _qui s'est degage des mains de Mezzani, se rapproche de
Gabriel en continuant a se battre_.
Bien, mon jeune lion! courage, mon beau jeune homme!...
_(Il traverse Mezzani de son epee.)_
MEZZANI, _tombant_. A moi, camarades! je suis mort...
L'HOTE _crie en dehors_.
Au secours! au meurtre! on s'egorge dans ma maison!
_(Le combat continue.)_
DEUXIEME SPADASSIN.
Mezzani mort... Sanche mourant... trois contre trois... Bonsoir!
_(Il s'enfuit vers la porte; les deux autres veulent en faire autant.
Astolphe se met en travers de la porte.)_
ASTOLPHE.
Non pas, non pas. Mort aux mauvaises betes! A toi! don Gibet; a toi,
Coupe-bourse!...
_(Il en accule deux dans un coin, blesse l'un qui demande grace. Marc
poursuit l'autre qui cherche a fuir. Gabriel desarme le troisieme, et
lui met le poignard sur la gorge.)_
LE SPADASSIN, _a Gabriel_.
Grace, mon jeune maitre, grace! Vois, la fenetre est ouverte, je puis
me sauver... ne me perds pas! C'etait mon premier crime, ce sera
le dernier... Ne me fais pas douter de la misericorde de Dieu!
Laisse-moi!... pitie!...
GABRIEL.
Miserable! que Dieu t'entende et te punisse doublement si tu
blasphemes!... Va!
LE SPADASSIN, _montant sur la fenetre_.
Je m'appelle Giglio... Je te dois la vie!...
_(Il s'elance et disparait. La garde entre et s'empare des deux autres,
qui essayaient de fuir.)_
ASTOLPHE.
Bon! a votre affaire, messieurs les sbires! Vous arrivez, selon
l'habitude, quand on n'a plus besoin de vous! Enlevez-nous ces deux
cadavres; et vous, monsieur l'hote, faites relever les tables. _(A
Gabriel, qui se lave les mains avec empressement.)_ Voila de la
coquetterie; ces souillures etaient glorieuses, mon jeune brave!
GABRIEL, _tres-pale et pres de defaillir_.
J'ai horreur du sang.
ASTOLPHE.
Vrai Dieu! il n'y parait guere quand vous vous battez! Laissez-moi
serrer cette petite main blanche qui combat comme celle d'Achille.
GABRIEL, _s'essuyant les mains avec un mouchoir de soie richement
brode_.
De grand coeur, seigneur Astolphe, le plus temeraire des hommes!
_(Il lui serre la main.)_
MARC, _a Gabriel_.
Monseigneur, n'etes-vous pas blesse?
ASTOLPHE.
Monseigneur? En effet, vous avez tout l'air d'un prince. Eh bien!
puisque vous connaissez mon nom, vous savez que je su
|