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ra de bonne heure, et quand tout le monde fut parti, l'enfant couchee, les lampes eteintes, les domestiques remontes en leurs chambres, le comte de Guilleroy, marchant a travers le salon, eclaire seulement par deux bougies, retint longtemps la comtesse ensommeillee sur un fauteuil, pour developper ses esperances, detailler l'attitude a garder, prevoir toutes les combinaisons, les chances et les precautions a prendre. Il etait tard quand il se retira, ravi d'ailleurs de sa soiree, et murmurant: --Je crois bien que c'est une affaire faite. III "_Quand viendrez-vous, mon ami? Je ne vous ai pas apercu depuis trois jours, et cela me semble long. Ma fille m'occupe beaucoup, mais vous savez que je ne peux plus me passer de vous_." Le peintre, qui crayonnait des esquisses, cherchant toujours un sujet nouveau, relut le billet de la comtesse, puis ouvrant le tiroir d'un secretaire, il l'y deposa sur un amas d'autres lettres entassees la depuis le debut de leur liaison. Ils s'etaient accoutumes, grace aux facilites de la vie mondaine, a se voir presque chaque jour. De temps en temps, elle venait chez lui, et le laissant travailler, s'asseyait pendant une heure ou deux dans le fauteuil ou elle avait pose jadis. Mais comme elle craignait un peu les remarques des domestiques, elle preferait pour ces rencontres quotidiennes, pour cette petite monnaie de l'amour, le recevoir chez elle, ou le retrouver dans un salon. On arretait un peu d'avance ces combinaisons, qui semblaient toujours naturelles a M. de Guilleroy. Deux fois par semaine au moins le peintre dinait chez la comtesse avec quelques amis; le lundi, il la saluait regulierement dans sa loge a l'Opera; puis ils se donnaient rendez-vous dans telle ou telle maison, ou le hasard les amenait a la meme heure. Il savait les soirs ou elle ne sortait pas, et il entrait alors prendre une tasse de the chez elle, se sentant chez lui pres de sa robe, si tendrement et si surement loge dans cette affection murie, si capture par l'habitude de la trouver quelque part, de passer a cote d'elle quelques instants, d'echanger quelques paroles, de meler quelques pensees, qu'il eprouvait, bien que la flamme vive de sa tendresse fut depuis longtemps apaisee, un besoin incessant de la voir. Le desir de la famille, d'une maison animee, habitee, du repas en commun, des soirees ou l'on cause sans fatigue avec des gens depuis longtemps connus, ce desir du contact, du coudoiement, de l
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