nt ete aneantis ou fort endommages par ladite
operation, qu'ils ne sont plus en etat de la mener a bien. Or, il faut
s'enquerir quel etait ce corps aujourd'hui aneanti; si c'etaient des
troupes de choc, mises en reserve pour de puissants assauts: un nouveau
corps de moindre qualite a peu de chance de reussir la ou elles ont
echoue. De plus, si ce n'est pas au debut d'une campagne, ce nouveau
corps lui-meme peut etre compose de bric et de broc, ce qui, sur les
forces dont dispose encore le belligerant, sur la proximite du moment ou
elles seront inferieures a celles de l'adversaire, peut fournir des
indications qui donneront a l'operation elle-meme que ce corps va tenter
une signification differente, parce que, s'il n'est plus en etat de
reparer ses pertes, ses succes eux-memes ne feront que l'acheminer,
arithmetiquement, vers l'aneantissement final. D'ailleurs, le numero
designatif du corps qui lui est oppose n'a pas moins de signification.
Si, par exemple, c'est une unite beaucoup plus faible et qui a deja
consomme plusieurs unites importantes de l'adversaire, l'operation
elle-meme change de caractere car, dut-elle se terminer par la perte de
la position que tenait le defenseur, l'avoir tenue quelque temps peut
etre un grand succes, si avec de tres petites forces cela a suffi a en
detruire de tres importantes chez l'adversaire. Tu peux comprendre que
si, dans l'analyse des corps engages, on trouve ainsi des choses
importantes, l'etude de la position elle-meme, des routes, des voies
ferrees qu'elle commande, des ravitaillements qu'elle protege est de
plus grande consequence. Il faut etudier ce que j'appellerai tout le
contexte geographique, ajouta-t-il en riant. (Et en effet, il fut si
content de cette expression, que, dans la suite, chaque fois qu'il
l'employa, meme des mois apres, il eut toujours le meme rire.) Pendant
que l'operation est preparee par l'un des belligerants, si tu lis qu'une
de ses patrouilles est aneantie dans les environs de la position par
l'autre belligerant, une des conclusions que tu peux tirer est que le
premier cherchait a se rendre compte des travaux defensifs par lesquels
le deuxieme a l'intention de faire echec a son attaque. Une action
particulierement violente sur un point peut signifier le desir de le
conquerir, mais aussi le desir de retenir la l'adversaire, de ne pas lui
repondre la ou il a attaque, ou meme n'etre qu'une feinte et cacher, par
ce redoublement de violence, des prelevements d
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