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part, un changement sensible, un progres reel dans les idees. Cela est surtout frappant dans nos provinces, ou les questions de personnes s'amoindrissent pour faire place, je ne dirai pas a des questions, mais a des besoins de principes. Je ne suis guere contente, pour ma part, de nos socialistes: ces divisions, ces fractionnements sentent l'orgueil et l'intolerance, defauts inherents au role d'_homme a idees_, et que je leur ai toujours reproche, vous le savez. Mais la volonte de Dieu est que nous marchions ainsi et que nos disputes servent a l'instruction du peuple, puisque nous ne savons pas l'instruire par de meilleurs exemples. Pourvu que ce but soit atteint, qu'importe que tels ou tels laissent un nom plus ou moins pur! Le votre, grace au ciel, sera toujours un symbole de grandeur et de sainte abnegation. Si vous aviez de l'orgueil, cela vous consolerait de votre martyre; mais l'orgueil n'est pas votre fait, vous etes au-dessus de lui, et vous ne pouvez vous consoler que par l'esperance de jours meilleurs pour l'humanite. Ces jours viendront; les verrons-nous? qu'importe? Travaillons toujours. Moi, je prends aisement mon parti de tous les deboires personnels. Mais j'avoue que je manque de courage pour la souffrance de ceux que j'aime, et que, depuis le 15 mai et le 25 juin, j'ai l'ame abattue par votre captivite et par les malheurs du proletaire. Je trouve ce calice amer et voudrais le boire a votre place. Adieu; ecrivez-moi si vous pouvez, ne fut-ce qu'un mot. Je fais toujours le reve que vous viendrez ici et que vous consentirez a vous reposer pendant quelque temps de cette vie terrible que vous endurez avec trop de stoicisme. Je ne comprends rien aux lenteurs ou plutot a l'inaction du pouvoir en ce qui vous concerne. Il me semble que vous devez etre acquitte infailliblement si vous daignez dire la verite de vos intentions, et repondre un mot a vos accusateurs. Maurice me charge de vous dire qu'il vous aime. Si vous saviez comme nous parlons de vous en famille! Adieu encore. Votre soeur, GEORGE. CCXCII A M. EDMOND PLAUCHUT, A ANGOULEME Nohant, 13 fevrier 1849. Permettez-moi, citoyen de defendre le travail de mon ami aupres des votres et de vous-meme[1]. Il ne me semble pas que ce travail soit incomplet a son point de vue et vous en seriez plus satisfait si vous vous detachiez du votre, comme j'ai ete obligee de le faire pour le mien propre. Mais remarq
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