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le battant; de sorte que lorsque M. Old Nick alla examiner la cloche, il
la trouva en bon etat et sonna lui-meme, a tours de bras, pour
eveiller les dormeurs. Les eleves furent ravis de se sentir reposes
et d'apprendre qu'ils avaient dormi jusqu'a six heures; et les
surveillants, tout en feignant un grand mecontentement de cette heure
et demie perdue pour le travail, s'en rejouirent interieurement et se
sentirent plus disposes a l'indulgence. Quand on se reunit et que M. Old
Nick interrogea maitres et eleves, personne ne put lui rien dire sur
le retard de la cloche. Charles seul dit qu'il avait vu un homme noir
traverser le dortoir et disparaitre par la fenetre.
M. Old Nick:--Ah! ah! c'est un indice, ca! Cet homme noir, quelle taille
avait-il? N'etait-ce pas un de tes camarades?
Charles:--Oh! Monsieur! il etait enorme; je n'avais jamais vu un homme
aussi grand.
M. Old Nick:--Comment etait-il vetu?
Charles:--Il avait une grande robe noire qui flottait autour de lui.
M. Old Nick:--Et par ou a-t-il passe?
Charles:--Ah! Monsieur, je ne sais pas; j'ai eu peur quand je l'ai vu
passer a moitie dans la fenetre, j'ai ferme les yeux, et quand je les ai
ouverts il n'y etait plus.
M. Old Nick:--Est-ce vrai, ce que tu dis la, polisson?
Charles:--Oh! Monsieur, c'est si vrai que j'ai eu du mal a me rendormir
et que j'ai peur encore en y pensant."
Old Nick le regarda quelques temps, hocha la tete et dit a mi-voix:
"Je ne sais que croire... L'homme noir!... Comment l'aurait-il su?...
C'est singulier!... tres singulier!" Et il s'en alla.
Charles expliqua l'affaire a ses camarades, en recreation; il avait
trouve aussi moyen de voir Betty, de la mettre au courant des evenements
et de lui recommander le mechant chat.
"Sois tranquille, lui avait repondu Betty, il ne l'emportera pas en
paradis et il ne recommencera pas, je t'en reponds; ne t'effraye pas si
tu m'entends crier: ce sera une attrape."
Le dejeuner sonna, les freres Old Nick et les maitres mangeaient a part,
pour faire un meilleur repas que les eleves, auxquels on servit des
haricots, comme la veille, et du fromage a la pie. Mais le repas ne se
passa pas sans incident. C'etait Betty qui devait apporter la soupe a
la table des oppresseurs (c'est ainsi que les avaient surnommes les
enfants). Dans le corridor qui precedait la salle a manger et que devait
suivre Betty, on entendit un grand cri, puis un second. Un des maitres
allait se lever pour voir d'
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