e francs vous avaient ete confies par le pere de Charles
au profit de son fils.
Madame Mac'Miche, avec une force toujours croissante:--C'est faux! c'est
faux c'est faux! c'est faux! Je n'ai rien a ce garcon et je ne lui dois
rien.
Le juge:--Prenez garde, Madame Mac'Miche. Il y a des preuves contre
vous, des preuves ecrites.
Madame Mac'Miche:--C'est impossible! Il n'y a rien d'ecrit; j'en suis
certaine.
Le juge:--Si vous persistez a nier, il faudra que je remette l'affaire
entre les mains de l'attorney, et... une condamnation... serait, le
deshonneur! Et puis... les frais entameraient vos capitaux, a vous
appartenant."
Mme Mac'Miche se roula par terre en criant:
"Mon argent! mon pauvre argent! Qu'on ne touche pas a ma caisse!
Je vous ferai tous condamner a la deportation... Mais vous n'y arriverez
pas! Vous n'y trouverez rien!
Le juge:--Calmez-vous, Madame Mac'Miche; il ne s'agit pas de vous
prendre votre argent, mais de vous faire rendre celui qui ne vous
appartient pas. Monsieur Blackday, veuillez parler a Madame, et lui
faire voir clair dans cette affaire", ajouta le juge en souriant.
M. Blackday s'avanca.
"Madame, dit-il, je vous ai informee tantot que j'avais recu une lettre
dictee par vous, et qui me parlait de ces cinquante mille francs; cette
lettre, m'avez-vous dit, etait un tour infame de votre petit cousin,
Charles Mac'Lance. Je vous ai parle d'une autre lettre que m'avait
adressee ce pauvre garcon; il me depeignait sa lamentable situation; et
il me reparlait de cette somme dont M. le juge de paix, disait-il, avait
connaissance. J'ai ete touche de l'appel de ce pauvre orphelin, et je
suis venu ici pour en causer avec vous, puis avec M. le juge de paix.
Vous avez tout nie; M. le juge de paix m'a tout demontre par des
informations verbales, mais incontestables, et par un papier ecrit de
votre main. Vous avez, sans doute, ignore jusqu'ici cette derniere
circonstance, que je crois devoir vous reveler; ce papier est le recu
ecrit de votre main des cinquante mille francs de Charles, et remis a M.
Mac'Lance pere, lequel l'a mis dans un portefeuille qu'il a confie a des
mains sures; ce document existe encore; nous l'avons vu, M. le juge de
paix et moi. Et puis, Madame, a l'epoque de la mort de M. Mac'Lance,
decede dans votre maison, j'ai recu de vous, pour etre placee en votre
nom, la meme somme de cinquante mille francs reclamee par Charles:
comment justifierez-vous de la possession de cette so
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