ontre ce bon M. Donald, qui
veut bien, lui; seulement, nous venions voir Mlle Marianne pour qu'elle
fasse prix avec M. Donald pour le temps qu'il passera pres de la cousine
Mac'Miche.
Juliette:--Vous trouverez Marianne pres de ma cousine; elle y est depuis
que Charles est alle chercher le medecin.
Betty:-Tiens! elle est donc plus mal, qu'on a ete au medecin?
Juliette:--Charles dit que Marianne la trouve tres mal.
Betty:--Allons-y tout de suite, Monsieur Donald. Ces dames vous payeront
bien, soyez tranquille.
Donald:--Oui, si ce n'est pas votre bourgeoise qui paye.
Betty:--Non, non, ca s'arrangera. Au revoir, la compagnie.
Betty et Donald furent bientot remplaces pres de Charles et de Juliette
par Marianne, qui leur dit que le medecin etait fort inquiet, qu'il
avait fait un forte saignee, laquelle n'avait encore amene aucun
soulagement; il trouvait que l'idee de Charles, de lui faire tenir de
l'or dans ses mains, avait ete excellente et avait deja ramene du calme;
mais il craignait beaucoup que l'enlevement violent de cet or n'amenat
les plus funestes resultats.
"Betty vient d'arriver, ajouta Marianne, avec un charretier de ses amis
pour veiller la cousine cette nuit, la soulever, la faire changer de
position et surtout pour rassurer Betty elle-meme, qui a une peur
affreuse de tout ce que dit la cousine et des cris qu'elle pousse sans
cesse. Et maintenant, continua Marianne, Charles va m'aider a preparer
le souper; notre, journee a ete toute derangee depuis onze heures... Tu
es pale, ma pauvre Juliette. Veux-tu faire une petite promenade avec
Charles pendant que je mettrai le couvert?"
Juliette ayant accepte l'offre de sa soeur, Charles l'emmena.
"Si nous allions passer quelques instants a l'eglise, Charles? veux-tu?
Et nous irons de la chez M. le cure pour lui faire connaitre l'etat de
notre malheureuse cousine, et lui demander d'aller la voir.
--Avec plaisir, Juliette; je prierai mieux a l'eglise que chez ma
cousine Mac'Miche."
Ils y allerent et rencontrerent en sortant l'excellent cure, qu'ils
informerent de l'etat de Mme Mac'Miche.
"Je vais y aller, dit-il; j'y passerai la nuit s'il le faut, mais je ne
la laisserai pas mourir sans sacrements."
Charles et Juliette abregerent leur promenade, parce que Charles ne
voulait pas laisser Marianne tout preparer a elle seule, pour leur
souper. Apres le repas vint le coucher; on s'apercut, au dernier moment,
qu'on n'avait pas de lit pour Charles.
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