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les ayant separes du gros de la troupe, sabrerent les uns et les autres. Alors Golokopitenko frappa Andry sur le dos du plat de son sabre droit, et tous, a l'instant, se mirent a fuir de toute la rapidite cosaque. Comme Andry s'elanca! comme son jeune sang bouillonna dans toutes ses veines! Enfoncant ses longs eperons dans les flancs de son cheval, il vola a perte d'haleine sur les pas des Cosaques, sans se retourner, et sans voir qu'une vingtaine d'hommes seulement avaient pu le suivre. Et les Cosaques, fuyant de toute la celerite de leurs chevaux, tournaient vers le bois. Andry, lance ventre a terre, atteignait deja Golokopitenko, lorsque, tout a coup, une main puissante arreta son cheval par la bride. Andry tourna la tete; Tarass etait devant lui. Il trembla de tout son corps, et devint pale comme un ecolier surpris en maraude par son maitre. La colere d'Andry s'eteignit comme si elle ne se fut jamais allumee. Il ne voyait plus devant lui que son terrible pere. -- Eh bien! qu'allons-nous faire maintenant? dit Tarass, en le regardant droit entre les deux yeux. Andry ne put rien repondre, et resta les yeux baisses vers la terre. -- Eh bien, fils, tes Polonais t'ont-ils ete d'un grand secours? Andry demeurait muet. -- Ainsi trahir, vendre la religion, vendre les tiens... Attends, descends de cheval. Obeissant comme un enfant docile, Andry descendit de cheval et s'arreta, ni vif ni mort, devant Tarass. -- Reste la, et ne bouge plus. C'est moi qui t'ai donne la vie, c'est moi qui te tuerai, dit Tarass. Et, reculant d'un pas, il ota son mousquet de dessus son epaule. Andry etait pale comme un linge. On voyait ses levres remuer, et prononcer un nom. Mais ce n'etait pas le nom de sa patrie, ni de sa mere, ni de ses freres, c'etait le nom de la belle Polonaise. Tarass fit feu. Comme un epi de ble coupe par la faucille, Andry inclina la tete, et tomba sur l'herbe sans prononcer un mot. Le meurtrier de son fils, immobile, regarda longtemps le cadavre inanime. Il etait beau meme dans la mort. Son visage viril, naguere brillant de force et d'une irresistible seduction, exprimait encore une merveilleuse beaute. Ses sourcils, noirs comme un velours de deuil, ombrageaient ses traits palis. -- Que lui manquait-il pour etre un Cosaque? dit Boulba. Il etait de haute taille, il avait des sourcils noirs, un visage de gentilhomme, et sa main etait forte dans le combat. Et il a peri, peri sans gloire, comme u
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