FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   >>  
eils; j'ai donne cinquante ducats a chaque sentinelle et au _Leventar_... -- C'est bien. Conduis-moi pres de lui, dit Tarass resolument, et toute sa fermete rentra dans son ame. Il consentit a la proposition que lui fit Yankel, de se deguiser en costume de comte etranger, venu d'Allemagne; le juif, prevoyant, avait deja prepare les vetements necessaires. Il faisait nuit. Le maitre de la maison (ce meme juif a cheveux roux et couvert de taches de rousseur) apporta un maigre matelas, couvert d'une espece de natte, et l'etendit sur un des bancs pour Boulba. Yankel se coucha par terre sur un matelas semblable. Le juif aux cheveux roux but une tasse d'eau-de-vie, puis ota son demi-caftan, ne conservant que ses souliers et ses bas qui lui donnaient beaucoup de ressemblance avec un poulet, et il s'en fut se coucher a cote de sa juive, dans quelque chose qui ressemblait a une armoire. Deux petits juifs se coucherent par terre aupres de l'armoire, comme deux chiens domestiques. Mais Tarass ne dormait pas: il demeurait immobile, frappant legerement la table de ses doigts. Sa pipe a la bouche, il lancait des nuages de fumee qui faisaient eternuer le juif endormi et l'obligeaient a se fourrer le nez sous la couverture. A peine le ciel se fut-il colore d'un pale reflet de l'aurore, qu'il poussa Yankel du pied. -- Debout, juif, et donne-moi ton costume de comte. Il s'habilla en une minute, il se noircit les moustaches et les sourcils, se couvrit la tete d'un petit chapeau brun, et s'arrangea de telle sorte qu'aucun de ses Cosaques les plus proches n'eut pu le reconnaitre. A le voir, on ne lui aurait pas donne plus de trente ans. Les couleurs de sa sante brillaient sur ses joues, et ses cicatrices memes lui donnaient un certain air d'autorite. Ses vetements chamarres d'or lui seyaient a merveille. Les rues dormaient encore. Pas le moindre marchand ne se montrait dans la ville, une corbeille a la main. Boulba et Yankel atteignirent un edifice qui ressemblait a un heron au repos. C'etait un batiment bas, large, lourd, noirci par le temps, et a l'un de ses angles s'elancait, comme le cou d'une cigogne, une longue tour etroite, couronnee d'un lambeau de toiture. Cet edifice servait a beaucoup d'emplois divers. Il renfermait des casernes, une prison et meme un tribunal criminel. Nos voyageurs entrerent dans le batiment et se trouverent au milieu d'une vaste salle ou plutot d'une cour fermee par en haut. Pres de mille hommes y
PREV.   NEXT  
|<   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   >>  



Top keywords:
Yankel
 

cheveux

 
couvert
 
batiment
 

vetements

 

edifice

 

beaucoup

 

donnaient

 

Boulba

 
ressemblait

matelas

 

armoire

 
Tarass
 
costume
 
moindre
 

cicatrices

 
brillaient
 
couleurs
 

trente

 

seyaient


dormaient

 

merveille

 

chamarres

 

encore

 

autorite

 
couvrit
 
chapeau
 

sourcils

 

moustaches

 

Debout


habilla
 
minute
 

noircit

 

arrangea

 
reconnaitre
 
marchand
 

proches

 

Cosaques

 

cinquante

 
aurait

criminel

 

voyageurs

 

entrerent

 
trouverent
 

tribunal

 
prison
 

emplois

 

divers

 

renfermait

 

casernes