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une fin a une existence dont la perspective la troublait deja, c'est dans la petite salle de theatre qu'elle me conduisit, comme dans un lieu consacre par les rites joyeux de la famille. Mais le theatre etait vide et demeuble. Sur les parois humides je pus voir encore Du spectacle d'hier l'affiche dechiree. Tout sentait l'abandon momentane dans la gentille salle, habituee aux applaudissements, aux rires de la famille et des amis. On avait passe l'hiver et le printemps a Tamaris, pres Toulon, sur les bords de la Mediterranee. On revenait esseule, un peu desoriente a Nohant. La vie accoutumee n'avait pas encore repris son cours. La maitresse de maison ne savait encore "ou fourrer sa personne, ses bouquins et ses paperasses". On lui arrangeait un cabinet de travail. Maurice s'etait ennuye a Tamaris, "de voir toujours la mer sans la franchir". Il s'etait envole en Afrique. De la il etait parti sur le yacht du prince Napoleon pour Cadix et Lisbonne; il etait meme question pour lui d'aller en Amerique. Les comediens ordinaires de Nohant etaient tous en vacances, et je crois me souvenir que _Balandard_, la grande marionnette dont il est si souvent question dans les lettres, etait en reparation. On echappait difficilement, quand on venait a Nohant, a cette douce manie dont toute la maison etait possedee. Je n'y echappai, ce jour-la, que grace a l'absence des principaux personnages de l'illustre theatre. En temps ordinaire, George Sand s'y mettait tout entiere, coeur et ame, avec ses doigts de fee. Elle faisait des scenarios et des costumes pour les bonshommes; elle cherchait des effets nouveaux de travestissements et de mots; elle s'enthousiasmait franchement de ceux qu'avait trouves son fils Maurice. C'etait pour elle comme une feerie perpetuelle dont elle s'enchantait naivement, ne croyant pas qu'il puisse y avoir de plus grand plaisir pour les amis qu'elle invitait[19]. Il n'est pas douteux que sa vocation litteraire, d'ailleurs assez discutable, pour le theatre, ne fut nee et ne se fut developpee au contact de ses marionnettes. Elle et ses enfants avaient fait, durant plusieurs hivers consecutifs dans la retraite de Nohant, avec quelques amis, leur seule distraction et leur principal souci de ces representations, qui finissaient par envahir les journees entieres par le soin avec lequel on les preparait, au grand etonnement des voisins immediats et des paysans, intrigues par une agitation sans but. Mme Sand a pe
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