I
and II. Paris, Librairie des Bibliophiles, 1891.
CHARLES PALISSOT: Eloge de Marivaux. In le Necrologe des hommes celebres
de France, par une societe de gens de lettres. Paris, Moreau, 1767.
PAUL-E.-A. POULET-MALASSIS: Theatre de Marivaux. Bibliographie des
editions originales et des editions collectives donnees par l'auteur.
Paris, P. Rouquette, 1876.
WILHELM PRINTZEN: Marivaux, sein Leben, seine Werke und seine
litterarische Bedeutung. Muenster, 1885.
CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE: Causeries du lundi. Tome IX. Paris,
Garnier Freres, 1854.
FRANCISQUE SARCEY: Quarante ans de theatre. Tome II. Bibliotheque des
annales politiques et litteraires, Paris, 1900.
FRANCISQUE SARCEY: Preface to vol. 1 of the Theatre choisi de Marivaux.
Paris, Librairie des Bibliophiles, E. Flammarion successeur. 1892.
L'ABBE NICOLAS-CHARLES-JOSEPH DE TRUBLET: Memoires. Amsterdam, 1739.
* * * * *
LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD
COMEDIE EN TROIS ACTES
_Representee pour la premiere fois par les Comediens Italiens ordinaires
du Roi, le 23 janvier 1730._
ACTEURS.
M. ORGON.
MARIO.
SILVIA.[1]
DORANTE.
LISETTE, femme de chambre de Silvia.
ARLEQUIN,[2] valet de Dorante.
UN LAQUAIS.
* * * * *
_La scene est a Paris._
ACTE I
SCENE PREMIERE.
SILVIA, LISETTE.
SILVIA.
Mais, encore une fois, de quoi vous melez-vous? Pourquoi repondre de mes
sentiments?
LISETTE.
C'est que j'ai cru que, dans cette occasion-ci, vos sentiments
ressembleroient a ceux de tout le monde. Monsieur votre pere me demande si
vous etes bien aise qu'il vous marie, si vous en avez quelque joie. Moi,
je lui reponds qu'oui[3]; cela va tout de suite;[4] et il n'y a peut-etre
que vous de fille[5] au monde pour qui ce _oui_-la ne soit pas vrai. Le
_non_ n'est pas naturel.
SILVIA.
Le non n'est pas naturel? Quelle sotte naivete! Le mariage auroit donc de
grands charmes pour vous?
LISETTE.
Eh bien! c'est encore _oui_, par exemple.
SILVIA.
Taisez-vous; allez repondre vos impertinences ailleurs,[6] et sachez que
ce n'est pas a vous a juger[7] de mon coeur par le votre.
LISETTE.
Mon coeur est fait comme celui de tout le monde. De quoi le votre s'avise-
t-il de n'etre fait comme celui de personne?
SILVIA.
Je vous dis que, si elle osoit, elle m'appellerait une originale.[8]
LISETTE.
Si j'etois votre egale, nous v
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