dans
quelques jours, comme tu dis; mais...
Charles:--Mais tu ne le crois pas. Tu verras. En attendant, Juliette, il
faut que j'aille faire une visite au juge de paix.
Juliette:--Pourquoi faire? Il ne peut rien pour toi.
Charles:--Si fait; je vais le prevenir de ce que fait ma cousine et de
la lettre que j'ai ecrite a l'ami de ma cousine Mac'Miche; et puis je
lui demanderai de me proteger et de me faire demeurer chez vous. Au
revoir, Juliette."
Charles sortit et revint une demi-heure apres; il avait l'air enchante.
"J'ai bien fait d'y aller. Juliette; M. le juge a ete tres bon pour moi;
il m'a demande l'adresse de l'ami de ma cousine Mac'Miche; il m'a promis
de venir voir Marianne pour les cinquante mille francs de mon pere. Il
m'a donne en riant la permission de me faire renvoyer de Fairy's Hall et
de venir demeurer chez toi, si Marianne veut bien permettre; et comme
je lui disais que vous etiez pauvres, il m'a dit qu'il retirerait mon
argent de chez ma cousine, et qu'il le confierait a Marianne, qui sera
ma tutrice. Je serai bien content de tout ca, et que Marianne soit ma
tutrice!"
Juliette partagea le bonheur de Charles, et tous deux firent des projets
d'avenir, dans lesquels Charles devait mener la vie d'un saint. Quand
Betty rentra, elle les trouva heureux de ce prochain espoir.
Betty:--J'entre ce soir chez le vieux Old Nick, moyennant qu'il ne me
paye pas les journees d'essai que j'y passerai.
Juliette:--Comment vous a semble la maison, Betty?
Betty:--Pas belle, pas bonne; sale, triste; les enfants ont l'air
miserable; les maitres ont l'air mauvais; les domestiques ont l'air
malheureux.
Charles:--Mais... alors... toi, ma bonne Betty, tu seras malheureuse?
Betty:--Ah bah! Quelques jours seront bien vite passes. Et puis, je
saurai me defendre: j'ai bec et ongles, et tant que tu seras la, j'y
serai aussi.
Juliette:--Merci, Betty, merci pour mon pauvre Charles."
Charles sauta au cou de Betty.
"Et moi aussi, ma bonne, ma chere Betty, je te remercie du fond du
coeur. Et quand je serai ici, tu viendras aussi, et je payerai tout avec
mon argent.
Betty:--Ha! ha! ha! Comme tu arranges ca, toi! Nous verrons, nous
verrons; en attendant, faisons nos adieux a Juliette et marchons a la
victoire, car nous en viendrons a bout, a nous deux."
Marianne entra au moment ou Charles demandait a l'attendre; il lui
raconta tout ce qui venait d'arriver, sa lettre a l'ami de sa cousine
Mac' Miche, sa vis
|