erchant quelqu'un.
Il apercut enfin un groupe nombreux de seigneurs qui paraissaient faire
leur cour a un personnage qui, d'apres l'attitude et le nombre des
courtisans, ne pouvait etre que le roi lui-meme.
Ce n'etait pas le roi, c'etait Henri, duc de Guise.
Il portait avec une grace hautaine un costume qui etait une merveille de
magnificence et de bon gout: la garde de son epee de parade etincelait
de diamants; chacun des rubans de son pourpoint etait fixe par une
grosse perle; une agrafe de rubis et d'emeraudes supportait les plumes
blanches de sa toque.
Henri de Lorraine, duc de Guise, heureux, souriant, resplendissant de
jeunesse, reellement magnifique, pouvait en cette soiree passer pour le
cavalier le plus accompli de la cour de France. Il riait avec les siens
des huguenots qui passaient en leurs costumes plus severes.
Tout a coup, l'idee d'une excellente farce traversa sans doute son
esprit. Car il se mit a rire plus nerveusement que jamais: Teligny,
gendre de l'amiral, venait d'apparaitre, donnant la main a sa femme,
Louise de Coligny, alors dans tout l'eclat de sa beaute.
Guise la vit de loin. Il etouffa un soupir et palit legerement. Puis,
eclatant de rire, comme nous avons dit, il s'ecria:
--Messieurs, une jolie comedie!... Approchez-vous, je vais vous
expliquer cela.
Le cercle des courtisans se resserra. A ce moment, quelqu'un toucha
Henri de Guise au bras. Le duc se retourna et vit Maurevert.
--Attendez-moi, messieurs, dit-il. Je reviens a l'instant, et nous
allons combiner ensemble une petite mascarade dont il sera parie!
La-dessus, il se retira du cercle, suivi de Maurevert, et se refugia
dans l'embrasure d'une large fenetre.
--Eh bien, fit-il, que voulait-elle?
--Me donner l'ordre de tuer Coligny, dit Maurevert.
Le duc tressaillit et murmura sourdement:
--Elle cherche a nous devancer... Mais n'importe! Autant commencer par
l'amiral! Ah Coligny! Coligny! Tu pleureras des larmes de sang pour
m'avoir fait pleurer des larmes d'amour. Qu'as-tu promis?
--De tirer sur l'amiral.
--Bien!... Seulement tu attendras que je te dise le bon moment. Tu
comprends... Ne tire pas sans mon ordre.
--Oui, monseigneur.
--Et puis... le jour ou tu tireras... tu t'arrangeras pour blesser
grievement le bonhomme, tu entends... mais non pour le tuer sur le coup.
Guise regagna son cercle de courtisans auxquels il commenca a expliquer
son idee, qui devait etre des plus bouffonnes a en juger pa
|