ts sont des accusations, m'a dit M. de la Branche.
--Ce n'est pas notre faute si l'homme qui a ete charge par tes parents
de surveiller Cara....
--Vous voulez dire ma femme, sans doute.
--Je ne pourrai jamais lui donner ce titre. Enfin n'argumentons point
la-dessus, je te prie. Tes parents ont donc charge un homme de
surveiller celle dont nous parlons, et ce n'est point de notre faute
s'il a dresse contre elle un acte d'accusation au lieu d'ecrire un
panegyrique en sa faveur. Il a dit ce qu'il avait vu, tout simplement,
sans phrases, avec des faits, rien que des faits. C'est cet acte
d'accusation que je veux te remettre et que tu serais un enfant de ne
pas lire. Tu penses bien que tes parents n'ont point eu la naivete de
vouloir te convaincre par de belles phrases que celle dont tu veux faire
ta femme etait ... etait indigne de toi. Il n'y a donc dans ces pieces
que des faits dont tu pourras controler l'exactitude. Quand tu auras lu,
tu seras fixe. Ne sachant pas si tu suivrais le conseil de M. de la
Branche, et me trouvant assez embarrasse pour te faire parvenir ces
pieces, j'ai pense un moment a charger Madeleine de te les remettre.
--Vous n'auriez pas fait cela!
--Voila un mot qui est une cruelle condamnation. Je n'ai rien a
ajouter. Prends ces pieces, tu les liras seul.
Il hesita.
--Prends-les; si tu ne veux pas les lire, tu les bruleras.
Il ne les brula point.
La plus longue de ces pieces etait la copie des rapports de police
dresses au moment ou la duchesse Carami avait voulu arracher son fils
des mains de Cara, et ils racontaient la vie de celle-ci jusqu'a cette
epoque: les noms, les dates, les chiffres, rien n'etait omis.
Les autres pieces etaient les rapports de l'agent gui, depuis que Cara
etait revenue d'Amerique, l'avait surveillee jour par jour. Ils
relataient les visites a Salzondo et a Otto dont M. Haupois avait parle
a Byasson; mais bien que detailles et amplement circonstancies avec ce
soin meticuleux des gens de la police, pour qui la chose la plus
insignifiante a de l'importance, ils ne s'appuyaient sur aucune preuve
materielle. C'etaient des allegations qui avaient tous les caracteres de
la vraisemblance; mais etaient-elles fondees?
Il fallait les controler.
VII
Le temps n'etait plus ou le soupcon ne pouvait pas s'elever jusqu'a la
zone sereine et pure dans laquelle Hortense planait immaculee; elle
etait descendue de ce trone et n'etait plus qu'une simple mortel
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