a la tete de son armee
que dans tout autre moment."
[Note 180: _Journal_ de Cromot du Bourg.]
Du 23 juillet au 14 aout l'armee resta paisible dans son camp de
Philipsburg. La legion de Lauzun avait seule un service tres-actif et
tres-penible.
La celerite de la marche des troupes francaises et leur discipline
eurent un grand succes aupres des Americains. La jonction des armees
alliees eut tout l'effet qu'on pouvait en attendre. Elle retint a
New-York le general Clinton, qui avait l'ordre de s'embarquer avec un
corps de troupes pour separer Washington de La Fayette et reduire
le premier a la rive gauche de l'Hudson. Elle contribua a faire
retrograder lord Cornwallis de la pointe qu'il avait faite dans
l'interieur de la Virginie, pour aller a la baie de Chesapeak fixer et
fortifier, suivant les memes instructions, un poste permanent. C'est
peu de jours apres la jonction des troupes devant Philipsburg que les
generaux francais et americains apprirent que Cornwallis se repliait
par la riviere James sur Richmond, ou La Fayette vint l'assieger[181].
[Note 181: Le general anglais Philips mourut le 13 mai 1781. Il etait
tres-malade dans son lit, a Petersburg, lorsqu'un boulet de canon
parti des batteries de La Fayette traversa sa chambre sans l'atteindre
toutefois. Coincidence bizarre, ce meme general commandait a Minden la
batterie dont un canon avait tue le pere de La Fayette. (_Memoires_ de
La Fayette.) _Maryland Papers_ 133-143, correspondance entre Philips
et Weedon.--Arnold fut accuse dans l'armee anglaise d'avoir empoisonne
le general Philips. (_Mercure de France_, sept. 1781, p. 160.)--Voir
aussi _The Bland Papers_, par Ch. Campbell, Petersburg, 1848, II,
124.]
XV
Le 14 aout, M. de Rochambeau recut de Newport une lettre par laquelle
on lui annoncait que la _Concorde_ etait de retour depuis le 5 de
son voyage aupres de l'amiral de Grasse. Elle l'avait rejoint a
Saint-Domingue apres la prise de Tabago, lui avait communique les
instructions de M. de Rochambeau et etait repartie le 26 juillet. M.
de Grasse faisait savoir a M. de Rochambeau qu'il partirait le 3 aout
avec toute sa flotte, forte de vingt-six vaisseaux, pour se rendre
dans la baie de Chesapeak. Il devait emmener trois mille cinq cents
hommes de la garnison de Saint-Domingue, ou M. de Lillencourt etait
gouverneur, et emporter les 1,200,000 livres fournies par Don Solano,
qui lui avaient ete demandees; mais il ajoutait que ses instructions
ne
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