lequel en la presence d'un chacun l'enleva par la porte, et la
porta en l'air. Les autres qui estoyent presens sortirent incontinent tous
estonnez pour voir ou ceste femme estoit ainsi portee, laquelle ils virent
hors du village pendue quelque temps au haut de l'air, dont elle tomba en
bas et la trouverent apres morte au milieu d'un champ."
D'apres Textor[1]: "Il y en eut un lequel ayant trop beu, se print a dire,
en follastrant, qu'il ne pouvoit avoir une ame, puisqu'il ne l'avoit point
veue. Son compagnon l'acheta pour le prix d'un pot de vin, et la revendit a
un tiers la present et inconnu lequel tout a l'heure saisit et emporta
visiblement ce premier vendeur au grand estonnement de tous."
[Note 1: En son _Traicte de la nature du vin_, liv I, ch. XIII,
cite par Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t. III, p.
67.]
Crespet[1] cite d'autres exemples d'enlevements par le diable: "Tesmoing,
dit-il, ce grand usurier qui dernierement voyant que les bleds estoient a
bon prix se desespera et appellant le diable il le veit incontinent a son
secours, qui l'emporta au haut d'un chesne et le jectant du haut en bas,
lui rompit le col.
[Note 1: _De la hayne de Sathan_, p. 379.]
"Un autre qui avoit perdu son argent au jeu; apres qu'il eut blaspheme le
nom de Dieu et de la Vierge Marie, fut visiblement emporte par le diable,
auquel il s'estoit voue."
Chassanion[1] rapporte que "Jean Francois Picus, comte de la Mirande,
tesmoigne avoir parle a plusieurs lesquels s'estant abusez apres la veine
esperance des choses a venir, furent par apres tellement tourmentez du
diable avec lequel ils avoyent fait certain accord, qu'ils s'estimeroyent
bien heureux d'avoir la vie sauve. Dit d'avantage que de son temps il y eut
un certain magicien, lequel promettoit a un trop curieux et peu sage prince
de lui representer comme en un theatre du siege de Troyes, et lui faire
voir Achilles et Hector en la maniere qu'ils combattoyent. Mais il ne peut
l'executer se trouvant empesche par un autre spectacle plus hideux de sa
propre personne. Car il fut emporte en corps et en ame par un diable sans
que depuis il soit comparu."
[Note 1: En son _Histoire des jugemens de Dieu_, liv. I, ch. II,
cite par Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t. II, p.
718.]
Le Loyer[1] raconte encore cette histoire d'un diable noyant un
anabaptiste:
[Note 1: _Discours et histoires des spectres, etc._, p. 332.]
"En
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