permettre la plus petite observation. Sa pensee etait absente de
ce cabinet. Elle restait dans sa cellule, ou le barreau qui le separait
de la liberte sortait peu a peu de la pierre.
Quatre jours lui furent necessaires pour achever de le desceller.
C'est seulement le soir du 23 septembre qu'il en atteignit l'extremite
inferieure. Il s'agissait maintenant d'en scier l'extremite opposee.
Cette partie du travail etait la plus penible. Suspendu d'une main au
reste de la grille, Serge Ladko, de l'autre, activait le va-et-vient de
son outil. Celui-ci, simple lame de couteau, jouait mal son role de
scie et n'entamait que lentement le fer. D'autre part, cette position
extenuante obligeait a de frequents repos.
Le 29 septembre, enfin, apres six jours d'efforts heroiques, Serge Ladko
estima suffisante la profondeur de l'entaille. A quelques millimetres
pres, le fer etait en effet sectionne. Il n'aurait donc aucune peine a
vaincre la resistance du metal, lorsqu'il voudrait plier la barre. Il
etait temps. La lame du second couteau etait alors reduite a un fil.
Des le lendemain matin, aussitot apres le passage de la premiere
ronde, ce qui lui assurait une heure environ de securite, Serge Ladko
poursuivit methodiquement son entreprise. Conformement a ses previsions,
le barreau flechit sans difficulte. Par l'ouverture ainsi faite, il
passa de l'autre cote de la grille, puis, s'enlevant a la force des
bras, atteignit le sommet de la hotte. Avidement, il regarda autour de
lui.
Comme il l'avait suppose, quatorze metres environ le separaient du sol.
Cette distance n'etait pas telle qu'il fut impossible de la franchir,
pourvu que l'on possedat une corde de longueur suffisante. Mais arriver
jusqu'au sol n'etait que la difficulte la moins grave, et, cette
difficulte fut-elle vaincue, le probleme n'en serait pas pour cela plus
pres d'etre resolu.
Ainsi que Serge Ladko put le constater, la prison etait, en effet,
ceinturee par un chemin de ronde, que limitait, a la peripherie, un mur
d'environ huit metres d'elevation, au dela duquel apparaissaient
des toits de maisons. Apres etre descendu, il faudrait donc passer
par-dessus cette muraille, ce qui, des l'abord, semblait impraticable.
A en juger par l'eloignement des maisons, une rue entourait probablement
la prison. Une fois dans cette rue, un fugitif pouvait se considerer
comme sauve. Mais le moyen existait-il d'y arriver sain et sauf?
Serge Ladko, en quete d'un expedient, com
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