ain droite, et, de la gauche, il
inspecta la paroi de la hotte. Celle-ci ne s'appliquait pas toute seule
devant la fenetre et, pour la retenir, un organe quelconque existait
necessairement. En la frolant, sa main ne tarda pas, en effet, a
rencontrer un obstacle, qu'apres, un peu d'hesitation il reconnut etre
une patte scellee dans la maconnerie.
Quelque faible que fut la prise offerte par cette patte, force lui etait
de s'en contenter. S'y accrochant du bout de ses doigts crispes, il
attira lentement l'un des doubles de la corde, qui vint peu a peu
retomber sur ses epaules. Desormais, les ponts etaient coupes derriere
lui. L'eut-il voulu, il ne pouvait plus regagner sa cellule. Il fallait,
de toute necessite, perseverer jusqu'au bout dans son entreprise.
Serge Ladko se risqua a tourner a demi la tete vers la chaine du
paratonnerre dont il avait le plus escompte le secours. Quel ne fut
pas son effroi, en constatant que pres de deux metres separaient cette
chaine de la hotte dont il lui etait, sous peine de mort, interdit de
s'eloigner!
Cependant, il lui fallait prendre un parti. Debout sur cette etroite
saillie, le dos applique contre la muraille, retenu au-dessus du vide
par un miserable morceau de fer que l'extremite de ses doigts avait
peine a saisir, il ne pouvait s'eterniser dans cette situation. Dans
quelques minutes, ses doigts lasses relacheraient leur etreinte, et ce
serait alors la chute inevitable. Mieux valait ne perir qu'apres un
dernier effort vers le salut.
S'inclinant du cote de la fenetre, le fugitif replia son bras gauche
comme un ressort pret a se detendre, puis, abandonnant tout appui, il se
repoussa violemment vers la droite.
Il tomba. Son epaule heurta la saillie du bandeau. Mais, grace a l'elan
qu'il s'etait donne, ses mains etendues avaient enfin atteint le but. La
premiere difficulte etait vaincue. Restait a vaincre la seconde.
Serge Ladko se laissa glisser le long de la chaine et s'arreta sur l'un
des crampons qui la fixaient a la muraille. La, il fit une courte halte
et s'accorda le temps de la reflexion.
Le sol etait invisible dans la nuit, mais, d'en bas, arrivait jusqu'au
fugitif le bruit d'un pas regulier. Un soldat montait evidemment la
garde. A en juger par ce bruit croissant et decroissant tour a tour, la
sentinelle, apres avoir suivi la fraction du chemin de ronde longeant
cette partie de la prison, tournait ensuite dans la prolongation de ce
chemin qui passait devant une
|