l'objet de cette vie de l'ecuyer Dom Marco
d'Obrego."
"Extrait du Nouveau Porte-feuille historique, poetique, et
litteraire de Bruzen de La Martiniere.
"'Baillet n'entendoit pas l'Espagnol. Au sujet de Louis Veles de
Guevarra, auteur Espagnol, dans ses jugements des savants sur les
poetes modernes, Sec. 1461, il dit: On a de lui plusieurs comedies qui
ont ete imprimees en diverses villes d'Espagne, et une piece
facetieuse, sous le titre El Diabolo Cojuelo, novella de la otra
vida: sur quoi M. de La Monnoye fait cette note. Comment un homme
qui fait tant le modeste et le reserve a-t-il pu ecrire un mot tel
que celui-la? Cette note n'est pas juste. Il semble que M. de La
Monnoye veuille taxer Baillet de n'avoir pas sontenu le caractere
de modestie, qu'il affectoit. Baillet ne faisoit pas le modeste, il
l'etoit veritablement par etat et par principe; et s'il eut entendu
le mot immodeste, ce mot lui auroit ete suspect; il eut eu recours
a l'original, ou il auroit trouve Diablo, et non Diabolo, Cojuelo
et non Cojudo, et auroit bien vite corrige la faute. Mais comme il
n'entendoit ni l'un ni l'autre de ces derniers mots, il lui fut
aise, en copiant ses extraits, de prendre un _el_ pour un _d_, et
de changer par cette legere difference Cojuelo, qui veut dire
boiteux, en Cojudo, qui signifie quelqu'un qui a de gros
testicules, et sobrino l'exprime encore plus grossierement en
Francois. M. de La Monnoye devoit moins s'arreter a l'immodestie de
l'epithete, qu'a la corruption du vrai titre le Guevarra."
"Au reste, c'est le meme ouvrage que M. La Sage nous a fait
connoitre sous le titre du Diable Boiteux; il l'a tourne, a sa
maniere, mais avec des differences si grandes que Guevarra ne se
reconnoitroit qu'a peine dans cette pretendue traduction. Par
exemple, le chapitre xix de la seconde partie contient une aventure
de D. Pablas, qui se trouve en original dans un livre imprime a
Madrid en 1729, (sic.) L'auteur des lectures amusantes, qui ne
s'est pas souvenu que M. Le Sage, en avoit insere une partie dans
son Diable Boiteux, l'a traduite de nouveau avec assez de liberte,
mais pourtant en s'ecartant moins de l'original, et l'a inseree
dans sa premiere partie a peu pres telle qu'elle se lit dans
l'original Espagnol. Mais M. Le Sage l'a traitee avec de
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