ries en desespoir tordaient les serpents de leurs chevelures; et
Cerbere, attache par toi avec une chaine, ralait, en bavant de ses
trois gueules.
Tu avais laisse la porte entr'ouverte. D'autres sont venus. Le jour des
hommes a penetre le Tartare!
Il sombre dans les tenebres.
NEPTUNE
Mon trident ne souleve plus de tempetes. Les monstres qui faisaient peur
sont pourris au fond des eaux.
Amphitrite, dont les pieds blancs couraient sur l'ecume, les vertes
Nereides qu'on distinguait a l'horizon, les Sirenes ecailleuses arretant
les navires pour conter des histoires, et les vieux Tritons qui
soufflaient dans les coquillages, tout est mort! La gaiete de la mer
a disparu!
Je n'y survivrai pas! Que le vaste Ocean me recouvre!
Il s'evanouit dans l'azur.
DIANE
habillee de noir, et au milieu de ses chiens devenus des loups:
L'independance des grands bois m'a grisee, avec la senteur des fauves et
l'exhalaison des marecages. Les femmes, dont je protegeais les
grossesses, mettent au monde des enfants morts. La lune tremble sous
l'incantation des sorcieres. J'ai des desirs de violence et d'immensite.
Je veux boire des poisons, me perdre dans les vapeurs, dans les
reves!...
Et un nuage qui passe l'emporte.
MARS
tete nue, ensanglante:
D'abord j'ai combattu seul, provoquant par des injures toute une armee,
indifferent aux patries et pour le plaisir du carnage.
Puis, j'ai eu des compagnons. Ils marchaient au son des flutes, en bon
ordre, d'un pas egal, respirant par-dessus leurs boucliers, l'aigrette
haute, la lance oblique. On se jetait dans la bataille avec de grands
cris d'aigle. La guerre etait joyeuse comme un festin. Trois cents
hommes s'opposerent a toute l'Asie.
Mais ils reviennent, les Barbares! et par myriades, par millions!
Puisque le nombre, les machines et la ruse sont plus forts, mieux vaut
finir comme un brave!
Il se tue.
VULCAIN
essuyant avec une eponge ses membres en sueur:
Le monde se refroidit. Il faut chauffer les sources, les volcans et les
fleuves qui roulent des metaux sous la terre!--Battez plus dur! a pleins
bras! de toutes vos forces!
Les Cabires se blessent avec leurs marteaux, s'aveuglent avec les
etincelles, et, marchant a tatons, s'egarent dans l'ombre.
CERES
debout dans son char, qui est emporte par des roues ayant des ailes a
leur moyen:
Arrete! arrete!
On avait bien raison d'exclure les etrangers, les athees, les epicuriens
et les chretiens! Le
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