n un mot, tous ceux qui ont
contracte l'habitude de la discipline et de l'obeissance passive.
II
ERREURS D'IMAGINATION
Il fut une epoque, dans l'histoire de l'hypnotisme, ou l'on a prononce
souvent les mots _d'attention expectante_; c'etait l'epoque ou l'on
cherchait a decouvrir sur les malades l'influence des metaux et des
aimants. On avait pretendu qu'en appliquant certains metaux, de l'or, du
fer, de l'etain par exemple, sur les teguments d'un malade hysterique, on
pouvait soit provoquer de l'anesthesie dans la region de l'application,
soit provoquer des contractures, soit faire passer (transfert) dans l'autre
moitie du corps un symptome hysterique qui n'en occupait qu'une moitie.
Beaucoup d'auteurs restaient sceptiques, et supposaient que ces effets
qu'on observait sur les hysteriques dans les seances de metallotherapie
n'etaient point dus a l'action directe des metaux, mais a l'imagination
des malades, qui etaient mises en etat d'attention expectante, et qui se
donnaient a elles-memes, par idee, par raisonnement, les symptomes divers
que d'autres attribuaient au metal. Aujourd'hui la terminologie a un peu
change, et au lieu d'attention expectante, on dirait auto-suggestion, mais
les mots importent peu, quand on est d'accord sur le fond des choses. Il
est certain que chez les suggestibles, l'imagination constructive est
toujours en eveil, et fonctionne de maniere a duper tout le monde, le sujet
tout le premier; car ce qu'il y a de special a ces malades, c'est qu'ils
sont les premieres victimes du travail de leur imagination; ainsi que l'a
dit si justement Fere, ceux qu'on appelle des malades imaginaires sont bien
reellement malades, ce sont des malades par imagination.
Il m'a semble que l'etude de cette question rentre dans notre sujet, bien
qu'elle soit un peu distincte, theoriquement, de la suggestibilite. Il
s'agit ici d'une disposition a imaginer, a inventer, sans s'apercevoir
qu'on imagine, et en attachant la plus grande importance et tous les
caracteres de la realite aux produits de son invention. A ce trait chacun
peut reconnaitre plus d'une de ses connaissances, et Alphonse Daudet a dans
un de ses romans peint de pied en cap un de ces personnages, qui est
sans cesse la victime d'une imagination a la fois trop riche et trop mal
gouvernee.
Je me demande s'il ne serait pas possible de faire une etude reguliere de
cette disposition mentale; je suis meme tres etonne qu'aucun auteur n'en
ait enco
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