sif de cet
automatisme (mais ne portant plus sur des faits verifiables) avant d'en
etre delivre. Il s'est mis depuis lors a ecrire des communications d'un
ordre plus releve, des reflexions religieuses et morales. Ce changement de
contenu s'est accompagne, comme c'est souvent le cas, d'un changement dans
la forme psychologique des messages: ils lui viennent actuellement en
images auditives et d'articulation, et sa main ne fait qu'ecrire ce qui lui
est dicte par cette parole interieure. Mais cette mediumnite lui parait
moins probante, et il se mefie que tout cela ne jaillisse de son propre
fond. Au contraire, le caractere absolument mecanique de ces automatismes
graphomoteurs du debut, dont il ne comprenait la signification qu'en
suivant les mouvements de ses doigts (par la vue ou la sensibilite
kinesthetique) au fur et a mesure de leur execution involontaire, lui
semblait une parfaite garantie de leur origine etrangere. Aussi reste-t-il
persuade qu'il a ete la victime momentanee d'un mauvais genie independant
de lui; il trouve d'ailleurs a cet episode penible de sa vie l'excellent
cote qu'il a raffermi ses convictions religieuses, en lui faisant comme
toucher au doigt la realite du monde des esprits et l'independance de
l'ame."
M. Flournoy, commentant cette observation, remarque:
"Toute l'aventure s'explique de la facon la plus simple, au point de
vue psychologique, si on la rapproche des deux incidents suivants qui
renferment a mes yeux la clef de l'affaire.
"1 deg. A ce que M. Til m'a raconte lui-meme, sans paraitre d'ailleurs en
comprendre l'importance, il avait remarque, deux ou trois semaines avant
son acces de spiritisme, que son fils fumait beaucoup de cigarettes, et il
lui en avait fait l'observation. Le jeune garcon s'excusa en disant que ses
camarades de bureau en faisaient autant, a l'exemple du patron lui-meme,
qui etait un enrage fumeur et laissait meme trainer ses cigarettes partout,
en sorte que rien ne serait plus facile que de s'en servir si l'on voulait.
Cette explication ne laissa pas que d'inquieter un peu M. Til, qui est la
probite en personne, et qui se rappelle avoir pense tout bas: Pourvu que
mon fils n'aille pas commettre cette indelicatesse!
"2 deg. Un second point, que m'a par hasard revele Mme Til au cours d'une
conversation, et que son mari m'a confirme ensuite, c'est que le lundi en
question, en allant de bonne heure a ses lecons, M. Til rencontra un de ses
amis qui lui dit: "A propos
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