main d'une
personne, et de lui faire lire attentivement un livre, puis de lui adresser
une question, comme le faisait Patrick, de deux choses l'une: ou bien la
personne n'entendra pas et son crayon restera immobile, ou bien la personne
entendra la question et repondra elle-meme de vive voix. Voila ce qui se
produit le plus souvent. Il faut que le phenomene de l'ecriture automatique
soit deja un peu developpe pour apparaitre des la premiere heure, au
premier appel, comme chez Henry W. Quand on a affaire a des individus
normaux, il est necessaire de prendre plus de detours; on ne peut songer a
des procedes directs qui, lorsqu'ils ne reussissent pas, ont l'inconvenient
de couvrir l'operateur de confusion.
[Note 24: Mes etudes ont d'abord paru dans le _Mind_, et je les ai
ensuite resumees dans mon livre sur les _Alterations de la personnalite_.]
Voici la methode que je preconise: elle est lente, et exige un peu de
patience; c'est son principal inconvenient.
On s'assied a cote du sujet, devant une table; on le prie de s'abstraire
dans une lecture interessante, ou dans un calcul mental complique, et
surtout de distraire son attention, d'abandonner sa main, et de ne pas
s'occuper de ce qu'on va faire avec cette main. La main tient un crayon;
elle est cachee au sujet par un ecran. On s'empare donc de cette main,
sans brusquerie, et par des mouvements doux, et on imprime a la main et au
crayon un mouvement quelconque, par exemple on fait dessiner des barres,
des boucles, marquer des petits points. Au premier essai, l'experimentateur
avise s'apercoit a qui il a affaire; certains sujets raidissent la main,
elle est comme en bois, elle resiste a tous les efforts; et quoique on
recommande au sujet de se laisser aller, de ne pas penser a sa main,
celle-ci n'obeit point aux mouvements qu'on lui imprime. D'ordinaire, ces
sujets la sont peu educables. Un autre obstacle vient s'opposer frequemment
a la continuation de l'experience; il y a des personnes qui, lorsqu'on
prend leur main, ne peuvent pas continuer a lire; malgre elles, leur
attention quitte le livre, se porte sur ce qu'elles ressentent dans la
main. Les meilleurs sujets sont ceux dont la main docile execute avec
intelligence tous les mouvements qu'on imprime. Il y a la une sensation
particuliere qui apprend a l'operateur que l'experience aura du succes. De
plus, pour empecher le sujet de trop s'occuper de sa main, j'use souvent
d'un artifice tres simple, qui produit une di
|