e; en general, quand on fait cette experience
dans un salon, on declare a la personne qu'on va deviner sa pensee,
quoique en realite ce soit la personne elle-meme qui l'ecrive. A ce genre
d'experience se rattachent les differents exercices de prestidigitateurs et
d'hypnotiseurs qui devinent les secrets, se font conduire vers l'endroit ou
un objet est cache, et ainsi de suite. Ce sont des experiences qui, pour
reussir, ont besoin d'un operateur tres habile.
Voila a peu pres tous les phenomenes de division de conscience que j'ai
reussi a provoquer, en etudiant l'ecriture automatique chez cinq personnes
(femmes), jouissant d'une bonne sante; ces personnes ont ete etudiees
chacune pendant deux seances d'une demi-heure au plus; une seule l'a ete
pendant quatre seances; c'est tres peu pour la culture des phenomenes de
double conscience, qui demandent beaucoup de temps et de patience; mais
notre but etait precisement de savoir ce qu'on pouvait observer apres un
minimum d'entrainement.
Depuis la publication de mes recherches, deux autres auteurs, Solomons et
Stein[25], se sont engages exactement dans la meme voie pour rechercher ce
qu'on obtiendrait sur des sujets sains en poussant l'entrainement aussi
loin que possible.
[Note 25: _Normal Motor Automatism_. Psychol. Rev., sept. 1896,
492-512.]
Ils se sont pris comme sujets; ils se disent d'excellente sante. Leurs
experiences se groupent sous quatre chefs: 1 deg. tendance generale au
mouvement, sans impulsion motrice consciente; 2 deg. tendance d'une idee a se
depenser en mouvement, involontairement et inconsciemment; 3 deg. tendance
d'un courant sensoriel a se depenser en reaction motrice inconsciente; 4 deg.
travail inconscient de la memoire et de l'invention.
1 deg. La main est mise sur une planchette, analogue a celle des spirites
(c'est une planche glissant sur des billes de metal et armee d'un crayon;
on met la planchette sur une table, sur du papier, et le crayon ecrit
tous ses mouvements). L'esprit du sujet est occupe a lire une histoire
interessante. Dans ces conditions, il se produit facilement, quand le sujet
a pris l'habitude de ne pas surveiller sa main, des mouvements spontanes,
qui derivent d'ordinaire de stimuli produits par une position fatigante; en
outre, des excitations exterieures (par exemple si on remue la planchette),
provoquent dans la main des mouvements de divers sens, dont on peut amener
la repetition, et qui alors se continuent assez longt
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