s a
duper que les enfants d'ecole primaire. Cependant il s'est trouve que tous
les dispositifs de Seashore ont fait des dupes; et meme on a pu observer un
fait bien inattendu; des eleves qui avaient ete mis d'avance au courant
de la nature de la recherche s'y sont laisse prendre. La force de la
suggestion etait augmentee par le silence du laboratoire, la solitude,
l'obscurite, le signal donne avant le stimulus, etc. Voici quelques-unes
des experiences de Seashore; elles consistent a faire plusieurs fois
une experience sincerement; puis, quand l'habitude est nee, on fait une
experience simulee, et le sujet non prevenu y repond comme si elle etait
veritable.
[Note 30: _Measurements of Illusions and Hallucinations in Normal
Life_, Studies from the Yale Psych. Lab., Yale, 1895, III.]
_Illusion de chaleur_.--On fait passer le courant electrique d'une pile au
bichromate dans un fil d'argent tendu entre deux bornes: le fil s'echauffe,
et le sujet est invite a pincer le fil entre le pouce et l'index et a se
rendre compte de la chaleur produite. Apres cette experience preliminaire,
destinee a creer la suggestion, experience qu'on repete deux ou trois fois,
l'experimentateur interrompt le circuit a l'insu du sujet, en poussant
avec le genou un interrupteur place sous la table; puis, on recommence les
experiences une dizaine de fois: on feint de mettre en action la pile, on
donne au sujet un signal pour qu'il touche le fil, et on lui fait indiquer
au bout de combien de temps il percoit la chaleur. L'experience a en
apparence pour but de mesurer le temps de reaction. Les experiences ont ete
faites sur 8 sujets; dans 120 essais, nous notons seulement 5 cas ou le
sujet n'a rien senti.
_Illusion d'un changement de clarte_.--Cette illusion a ete provoquee de
plusieurs manieres differentes; une des plus simples etait provoquee avec
l'appareil suivant: deux cartons blancs juxtaposes et vus chacun dans un
cadre noir immobile etaient mobiles et pouvaient tourner autour d'un de
leurs cotes verticaux; ils recevaient tous deux la lumiere d'une lampe; et
on comprend qu'ils paraissent d'autant moins eclaires qu'ils sont places,
par rapport a l'observateur, dans une position plus oblique. Un des cartons
restant immobile et servant de point de comparaison, l'experimentateur fait
tourner lentement l'autre carton au moyen d'un fil qu'il a entre les mains;
le sujet ne voit pas le mouvement de l'experimentateur; on commence par
faire tourner ree
|