fort
revient quand le bras se fatigue.
Le second degre est la disparition de l'impulsion motrice; l'ecriture cesse
de paraitre volontaire. On entend le mot et on sait qu'on l'a ecrit; c'est
tout. L'ecriture est consciente et devient cependant _extra-personnelle_.
Le sentiment que l'ecriture est _notre_ ecriture semble disparaitre avec
l'impulsion motrice. Parfois le sujet gardait un element de l'impulsion
motrice, la representation visuelle du mouvement a executer, et cependant
le mouvement lui paraissait etranger. Les auteurs pensent,--mais ils
avancent cette hypothese avec beaucoup de reserve,--qu'il y a dans une
impulsion motrice la conscience d'un courant moteur centrifuge, et que
c'est cette conscience qui est le fait capital, qui permet d'attribuer un
acte a notre personnalite, ou qui le fait considerer comme etranger.
L'inconscience peut faire encore des progres, et alors le sujet n'a plus
conscience d'entendre le mot dicte, ni conscience de l'avoir ecrit;
cette derniere conscience se perd la derniere; le sujet peut etre devenu
inconscient d'avoir entendu le mot, et rester conscient de l'avoir
ecrit. Mais ce n'est pas sur ce fondement que repose le sentiment de la
personnalite, puisque le sujet peut entendre le mot, savoir qu'il l'a ecrit
et cependant juger que le mouvement ne vient pas de lui.
Cette analyse curieuse, les auteurs l'ont poussee plus loin encore dans
l'ecriture automatique spontanee; ils ont vu qu'ils peuvent non seulement
surveiller leur main, mais prevoir ce qu'elle doit ecrire, et cependant,
meme dans ces conditions, le mouvement d'ecriture reste etranger a la
personne. Si reellement leur hypothese est juste, si le sentiment de la
personnalite repose sur la conscience de la decharge motrice, ce serait
une solution tout a fait nouvelle et curieuse a un probleme qui, jusqu'a
present, a ete discute tres longuement[26].
[Note 26: Je renvoie sur ce point a mon etude sur _M. de Curel_, ou
l'on trouvera cette idee que la separation des personnalites vient tres
probablement d'un phenomene d'inconscience portant sur une partie des
processus psychologiques. (_Annee psych._, I, p. 147).]
Les resultats obtenus semblent montrer que l'automatisme normal, en se
developpant, peut devenir presque aussi complexe que la vie subconsciente
des hysteriques. C'etait la le but propose aux recherches, et les
auteurs pensent l'avoir atteint. Ils remarquent que ce qui distingue ici
l'hysterique du sujet normal, c
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