rales n'y sont jamais des idees_ directrices._ On n'y approuve, on n'y condamne point au nom d'un principe superieur, infaillible, mais au nom des_ convenances_, de l'opinion des contemporains. Autre signe: il y est admis qu'une jeune fille se divertisse dans la societe des hommes._
_Tel est, a mon sens, le monde restreint ou le type de la demi-vierge se rencontre autrement qu'a l'etat d'exception. La generalisation serait donc vraiment par trop simpliste qui dirait:_
"Toutes _les jeunes filles du monde a Paris sont des demi-vierges..." puis: "Toutes les jeunes filles Parisiennes;" puis enfin: "Toutes les jeunes filles francaises."_
_Pour les jeunes filles francaises, l'injustice serait d'autant plus forte que la demi-vierge est un type bien plus repandu a l'etranger qu'en France: je ne serais meme pas surpris qu'elle fut chez nous une importation. Le flirt est "Anglo-Saxon", et l'on aura beau enguirlander le mot de toute l'innocence et de toute la poesie qu'on voudra, nous avons la verite sur le_ flirt._ Nulle part moins qu'en France il n'y a de demi-vierges.
_Reste la seconde objection. Puisque, somme toute, il s'agit, meme dans le monde Parisien, d'une minorite, quel besoin de publier cette misere? N'y a-t-il pas plus de danger a la divulguer d'a la tenir secrete?_
_Non; parce que le mal tend a s'accroitre, et s'accroit rapidement. Cela est hors de doute et il n'en saurait etre autrement, car les moeurs du monde oisif et jouisseur deviennent de plus en plus les moeurs de tout le monde, et la plus simple bourgeoisie commence a se modeler sur lui. Or, rien n'est plus contagieux que le "genre" demi-vierge. La demi-vierge traverse la vie pimpante, elegante, fetee: elle concourt avec la jeune femme et lui dispute ses courtisans avec l'avantage insolent de sa verdeur et de sa nouveaute. Pour la fillette d'honnete bourgeoisie, la demi-vierge exerce la fascination du viveur sur le collegien._
_Et c'est pour cela qu'il importe de dire aux meres: "Si vous n'avez pas le courage, vous dont les filles grandissent, de vivre exclusivement pour les elever et les conduire, intactes de coeur et de corps, au mariage, c'est-a-dire de recommencer, pour elles,_ a vivre de la vie des jeunes filles, _de grace, ne les associez pas a votre vie mondaine, ne les habituez pas a vivre comme des femmes. Mariez-les jeunes, mais excluez-les du monde jusqu'au mariage. Rien ne vaut, certes, comme milieu d'education, la famille serieuse; neanmoins un pensionnat bien
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