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n. "Je pleurai d'abord beaucoup, dit-elle dans ses _Souvenirs_; mais je trouvai le lendemain la messe du roi si belle, que je consentis a me faire catholique, a condition que je l'entendrais tous les jours, et qu'on me garantirait du fouet. C'est la toute la controverse qu'on employa, et la seule abjuration que je fis." M. de Murcay-Villette fut d'abord indigne; mais il finit par s'adoucir et par embrasser lui-meme la religion catholique dans des conditions plus serieuses. Comme le roi l'en felicitait: "C'est la seule occasion de ma vie, repondit-il, ou je n'ai point eu pour objet de plaire a Votre Majeste." Mme de Maintenon, qui avait des aptitudes speciales comme educatrice, prit plaisir a s'occuper de sa niece. "On m'elevait, dit celle-ci, avec un soin dont on ne saurait trop louer Mme de Maintenon. Il ne se passait rien a la cour sur quoi elle ne me fit faire des reflexions selon la portee de mon esprit, m'approuvant quand je pensais bien, me redressant quand je pensais mal. Ma journee etait remplie par des maitres, la lecture et des amusements honnetes et regles; on cultivait ma memoire par des vers qu'on me faisait apprendre par coeur; et la necessite de rendre compte de ma lecture ou d'un sermon, si j'en avais entendu, me forcait a y donner de l'attention. Il fallait encore que j'ecrivisse tous les jours une lettre a quelqu'un de ma famille, ou a tel autre que je voulais choisir, et que je la portasse tous les soirs a Mme de Maintenon, qui l'approuvait ou la corrigeait, selon qu'elle etait bien ou mal." A treize ans, Mlle de Villette etait deja charmante. Les plus grands seigneurs, M. de Roquelaure et M. de Boufflers, demanderent sa main. Mme de Maintenon ne crut pas devoir accepter pour sa niece des propositions si brillantes: "Ma niece n'est pas un assez grand parti pour vous, dit-elle a M. de Boufflers. Je n'en sens pas moins ce que vous voulez faire pour moi. Je ne vous la donnerai point, mais je vous regarderai a l'avenir comme mon neveu." La femme qui tenait ce langage avait ce qu'on peut appeler l'ostentation de la modestie. Elle mit une sorte de gloriole fort mal placee a faire faire a sa charmante niece un mariage mediocre et lui choisit un epoux sans merite, sans fortune et meme sans conduite, M. de Tubieres, marquis de Caylus. La jeune mariee n'avait pas encore quatorze ans. Le roi lui donna une modique pension et un collier de perles de dix mille ecus. Mais bientot, apres son mariage, elle
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