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e de la maison entra pour nous dire que l'on nous attendait pour prendre le cafe. Nous nous laissons conduire et nous arrivons, apres quelques detours, dans une grande chambre, Grangier en avant, et moi le second. Picart etait reste en arriere. Nous apercevons, en entrant, une longue table bien eclairee par plusieurs bougies. Autour, quatorze femmes plus ou moins vieilles, toutes habillees de noir; devant chacune d'elles etaient poses une tasse, un verre et une longue pipe en terre, et du tabac, car presque toutes les femmes fument, dans ce pays, et surtout les femmes des marins. Le reste de la table etait garni de bouteilles de vin du Rhin et de genievre de Dantzig. Picart n'etait pas encore entre. Nous pensions qu'il n'osait pas se presenter, a cause de sa figure; mais a peine avions-nous fait cette remarque, que nous voyons toutes les femmes faire un mouvement et jeter des grands cris en regardant du cote de la porte d'entree: c'etait mon Picart qui faisait son entree dans la chambre, avec son masque de peau blanche, affuble de son manteau de la meme couleur, coiffe d'un bonnet de peau de renard noir de Russie, et fumant dans une pipe d'ecume de mer, montee d'un long tuyau, qu'il tenait gravement de la main droite: le bonnet et la pipe appartenaient au defunt. Il avait vu, en passant dans le corridor, ces objets accroches dans la chambre du defunt et, par farce, il s'en etait empare. De la, la frayeur des femmes, qui l'avaient pris pour le trepasse venant prendre la part du cafe funebre. On pria Picart d'accepter le bonnet et la pipe en consideration des larmes qu'il avait versees, le matin, devant la dame de la maison. La conversation devint de plus en plus animee, car toutes les femmes fumaient comme des hussards, et buvaient de meme. Bientot, il n'y eut plus moyen de s'entendre. Avant de se separer elles chanterent un cantique et dirent une priere pour le repos de l'ame du defunt; tout cela fut chante et dit avec beaucoup de recueillement, auquel nous primes part par notre silence. Ensuite elles sortirent, en nous souhaitant le bonsoir; il neigeait et faisait un vent furieux. Nous primes le parti de coucher chez notre vieux camarade: la paille ne manquait pas, la chambre etait chaude, c'etait tout ce qu'il nous fallait. Le lendemain matin, une jeune domestique nous apporta du cafe. Elle etait accompagnee de la dame de la maison, qui nous souhaita le bonjour et nous demanda si nous voulions autre chose.
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