oi vous pas tendre
le main?
--Arme a terre! commanda le colonel. Tends la main et prends."
Le soldat porta la main a son kepi, la tendit a M. Georgey en souriant
et recut la piece d'or.
Le colonel riait de la surprise de M. Georgey.
"Entrez, entrez, mon cher Georgey; c'est la consigne que j'avais donnee
qui vous retenait a la porte.
M. GEORGEY.--Bonjour, _my dear_ colonel. Bonjour. J'etais heureuse
de voir vous. Le pauvre soldat francais, il comprenait rien; je parlais,
il parlait; c'etait le meme chose. Je pouvais pas vous voir.
LE COLONEL.--Vous voici entre, mon ami; je vous attendais, votre chambre
est prete. Voulez-vous prendre quelque chose en attendant le diner?
M. GEORGEY.--No, _my dear_. J'avais l'estomac rempli et j'avais
apporte a vous des choses delicieux. Pates de gros foies, pates de
_partridge_ (perdrix) tres truffes, pates de saumon delicieux;
_turkeys_ grosses et truffees dans l'estomac; oisons chauffes dans
le graisse dans des poteries; c'est admirable."
Le colonel riait de plus en plus a mesure que M. Georgey enumerait ses
succulents presents.
LE COLONEL.--Je vois, mon cher, que vous etes toujours le meme; vous
n'oubliez pas les bonnes choses, non plus que vous n'oubliez jamais vos
amis.
M. GEORGEY.--No, _my dear_, jamais. J'avais aussi porte une bonne
chose a Fridric; un langue fourre, truffe, fume; un fromage gros de
soixante livres; c'etait tres excellent pour lui, sale, fourre, fume.
Lui manger longtemps.
Le colonel ne riait plus.
"Helas! mon cher Georgey, votre pauvre Frederic m'inquiete beaucoup. Je
m'occupais de lui quand vous etes entre.
M. GEORGEY.--Quoi il avait? Pourquoi vous disez povre Fridric? Lui
malade?
LE COLONEL.--Non, il est au cachot depuis dix jours.
M. GEORGEY.--Fridric au cachot? Pour quelle chose vous mettre au cachot
le Fridric, soldat francais?
LE COLONEL.--Une mauvaise affaire pour ce pauvre garcon. Il s'est laisse
entrainer a s'enivrer par un mauvais drole de son pays, nomme Alcide
Bourel.
M. GEORGEY.--Alcide! _my goodness_! Ce coquine abominable, ce
gueuse horrible! il poursuivait partout le povre Fridric?
LE COLONEL.--Ils etaient six, ils ont fait un train d'enfer; le marechal
des logis y est alle, Alcide l'a injurie, frappe; Frederic a lutte
contre le marechal de logis pour degager Alcide. Le poste est arrive;
tous deux ont ete mis au cachot, ou ils attendent leur jugement.
M. GEORGEY.--Oh! _my goodness_! Le povre Fridric! Le p
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