is francais. Et pourquoi Fridric tomber
sur l'epaule? Par la chose que le gredine Alcide avait fait ivre le
malheureuse, avec du vin abomin'ble, horrible. C'etait un acte de grande
scelerate, donner du vin horrible. Et le povre malheureuse il etait dans
un si grand repentement, dans un si grand chagrinement! (_Montrant
Frederic et se retournant vers lui._) Voyez, lui pleurer! Povre
garcon, toi pleurer pour ton honneur, pour tes malheureux parents!
Toi, brave comme un lion terrible, toi, courageuse et forte toujours,
partout: toi, a present, abattu, humilie, honteuse! Tes povres yeux,
allumes comme le soleil en face des ennemis... tristes, abaisses,
ternis... Povre Fridric! Rassure ton povre coeur; tes chefs il etaient
justes; ils etaient bons; ils savaient tu etais une honneur du brave
regiment; ils savaient tu voulais pas faire mal; ils savaient ta
desolation. Eux t'ouvrir les portes du tombeaux. Eux te dire: Sors,
Lazare! Prends la vie et l'honneur. Tu croyais etre morte a l'honneur.
Nous te rendons la vie avec l'honneur. Va combattre encore et toujours
pour les gloires de notre belle France. Va gagner la croix de l'honneur.
Va crier a l'ennemi: Dieu et la France!"
Un murmure d'approbation se fit entendre lorsque M. Georgey descendit
de la tribune. Frederic se jeta dans ses bras. M. Georgey l'y retint
quelques instants. Le conseil se retira pour deliberer sur le sort des
deux accuses; l'attente ne fut pas longue.
Quand il rentra dans la salle:
"Frederic Bonard, dit le president, le tribunal, usant d'indulgence
a votre egard, en raison de votre excellente conduite et de vos
antecedents; eu egard a votre sincere repentir, vous acquitte
pleinement, a l'unanimite, et vous renvoie de la plainte."
Frederic se leva d'un bond, tendit les bras vers le colonel. Son visage,
d'une paleur mortelle, devint pourpre et il tomba par terre comme une
masse.
M. Georgey s'elanca vers lui; une douzaine de personnes lui vinrent en
aide, et on emporta Frederic, que la joie avait failli tuer. Il ne
tarda pas a revenir a la vie; un flot de larmes le soulagea, et il put
temoigner a M. Georgey une reconnaissance d'autant plus vive qu'il avait
craint ne pouvoir eviter au moins cinq ans de fer ou de boulet.
Quand le tumulte cause par la chute de Frederic fut calme, le president
continua:
"Alcide Bourel, le tribunal, ne pouvant user d'indulgence a votre egard
en raison de la gravite de votre infraction a la discipline militaire,
et
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