ces resta formee en dehors.
Ayant pris des renseignements, ils surent bientot, par des espions, que
les Francais occupaient la foret. Alors, comprenant ce que leur position
avait de critique, ils ne songerent plus qu'a assurer leur retraite.
Leur cavalerie se porta immediatement en avant pour explorer les
passages et reconnaitre ceux qui pourraient etre libres. A force de
recherches, elle parvint a decouvrir de petits chemins de service qui
n'etaient pas gardes. Ils se haterent de faire filer leur artillerie par
ces chemins, pendant que l'infanterie, se portant sur la grande route,
tentait d'enlever le passage de vive force. Apres une heure d'une
fusillade tres nourrie, ils se debanderent et, se jetant dans tous les
sens a travers bois, ils pousserent dans la direction de Pacy. Ils
perdirent, tant dans le combat que dans leur retraite desordonnee, cent
cinquante soldats et plusieurs officiers, et ils abandonnerent douze
fourgons charges de vivres et de munitions.
Pendant trois jours, l'ennemi ne donna pas signe de vie. Ceux des
mobiles de l'Ardeche qui etaient restes a Bernay arriverent a Vernon, ou
les trois bataillons se trouverent reunis. Dans la matinee du 26, la 6e
compagnie du 3e bataillon, de grand'garde a deux cents metres en avant
de la foret, sur la route d'Ivry, au hameau de Cantemarche, fut
subitement assaillie par une colonne de huit cents hommes. Malgre la
soudainete de l'attaque et le nombre des ennemis, les mobiles firent
bonne contenance. Mais, s'apercevant que la position allait etre
tournee, ils battirent en retraite jusqu'a la lisiere du bois. La,
s'abritant derriere les terrassements de la voie ferree, ils
tiraillerent jusqu'a l'epuisement complet de leurs munitions. Alors le
capitaine Rouveure s'ecrie: "A la baionnette, mes enfants!" Et il
s'elance en avant. Aussitot il tombe mortellement frappe. La petite
troupe se jette sur l'ennemi, qui recule. A ce moment, deux bataillons
de renfort arrivent et, masques par les bois, font sur les Allemands de
vigoureuses decharges. Ceux-ci mettent en batterie plusieurs pieces de
campagne. Mais, vers quatre heures, ils battent en retraite, laissant
deux cents morts sur le terrain. Les mobiles avaient eu huit hommes tues
et vingt blesses. Le corps du capitaine Rouveure etait reste aux mains
des Allemands, qui lui rendirent les derniers honneurs. Un detachement
de cavalerie, commande par un officier superieur, rapporta ces restes
dans un cercueil couronne de la
|