gle et le travail
d'un internat. Mais a condition cependant que ce ne sera pas a Paris.
La-dessus ma prescription est formelle: sa bonne sante dans l'avenir
depend de la vie a la campagne. C'est une absurdite meurtriere de
maintenir des internats a Paris: lycees ou couvents; et il y a
longtemps qu'on les aurait transportes aux champs, si dans toute maison
d'education on ne faisait point passer les convenances des directeurs et
des professeurs avant l'interet des eleves.
Ce n'etait pas pour ne pas suivre les conseils de son medecin qu'elle
les avait demandes; il aurait ordonne le couvent que Claude eut tout
de suite quitte Chambrais, mais la prescription d'attendre jusqu'a
l'automne etait trop bien d'accord avec son secret dessein pour qu'elle
n'en fut pas heureuse: elle aurait sa fille pendant trois mois encore.
En trois mois il ne depenserait pas trois cent mille francs, sans doute,
et avant qu'il revint a l'assaut--si comme elle le pressentait il devait
y revenir,--on aurait le temps de cacher Claude dans quelque petite
ville des environs de Paris, assez bien pour qu'il ne put pas la
decouvrir.
Cependant, comme il etait sage de s'entourer de toutes les precautions,
meme de celles qui paraissaient ne devoir pas servir, elle recommanda a
Dagomer de faire bonne garde autour de Claude et de ne jamais la laisser
sortir avec personne autre que lui et que sa femme; quand elle irait
chez lady Cappadoce, comme quand elle en reviendrait, elle devrait etre
accompagnee. Elle n'etait plus une gamine qui peut s'en aller par les
chemins.
Cela organise de la sorte, il semblait que Ghislaine pouvait reprendre
sa vie ordinaire et etre tranquille.
Et de fait elle le fut pendant un certain temps, mais, un jour, elle se
trouva tout a coup menacee precisement par ou elle se croyait le plus en
surete, c'est-a-dire du cote de son mari.
Pendant l'ete ils vivaient a Chambrais, mais cependant sans que l'hotel
de la rue Monsieur fut completement ferme; le comte y venait tous les
jours en allant a la Chambre, Ghislaine l'accompagnait souvent, et,
jusqu'aux vacances parlementaires, ils y recevaient parfois des amis,
notamment des etrangers, pour lesquels une excursion a Chambrais n'eut
pas ete un agrement; c'etait le moment ou Ghislaine voyait ses parents
d'Espagne a Paris, et le comte les amis avec lesquels il s'etait lie
dans ses voyages.
Au commencement de juillet un diner fut ainsi donne en l'honneur d'une
infante d'Espagne qui
|