sont ruines ou presque; toutefois la Quartfourche leur appartient; les
Floche, qui sont dans une situation aisee, habitent avec eux pour les
aider; ils subviennent au train de maison et permettent ainsi aux
Saint-Aureol de conserver la Quartfourche, qui doit revenir plus tard a
Casimir; c'est je crois tout ce que l'enfant peut esperer ...
--La belle-fille est sans fortune?
--Quelle belle-fille? La mere de Casimir n'est pas la bru, c'est la
propre fille des Saint-Aureol.
--Mais alors, le nom de l'enfant?--Il feignit de ne point comprendre.--
Ne s'appelle-t-il pas Casimir de Saint-Aureol?
--Vous croyez! dit-il ironiquement. Eh bien! il faut supposer que
Mademoiselle de Saint-Aureol aura epouse quelque cousin du meme nom.
--Fort bien! fis-je, comprenant a demi, hesitant pourtant a conclure. Il
avait acheve de brosser sa soutane; un pied sur le rebord de la fenetre
il flanquait de grands coups de mouchoir pour epousseter ses souliers.
--Et vous la connaissez ... Mademoiselle de Saint-Aureol?
--Je l'ai vue deux ou trois fois; mais elle ne vient ici qu'en courant.
--Ou vit-elle?
Il se releva, jeta dans un coin de la chambre le mouchoir empoussiere:
--Alors c'est un interrogatoire?... puis se dirigeant vers sa toilette:
--On va sonner pour le diner et je ne serai pas pret!
C'etait une invite a le laisser; ses levres serrees certainement en
gardaient gros a dire, mais pour l'instant ne laisseraient plus rien
echapper.
V
Quatre jours apres j'etais encore a la Quartfourche; moins angoisse
qu'au troisieme jour, mais plus las. Je n'avais rien surpris de nouveau,
ni dans les evenements de chaque jour, ni dans les propos de mes hotes;
d'inanition deja je sentais ma curiosite se mourir. Il faut donc
renoncer a en decouvrir davantage, pensais-je appretant de nouveau mon
depart: autour de moi tout se refuse a m'instruire; l'abbe fait le muet
depuis que j'ai laisse paraitre combien ce qu'il sait m'interesse; a
mesure que Casimir me marque plus de confiance, je me sens devant lui
plus contraint; je n'ose plus l'interroger et du reste je connais a
present tout ce qu'il aurait a me dire: rien de plus que le jour ou il
me montrait le portrait.
Si pourtant; l'enfant innocemment m'avait appris le prenom de sa mere.
Sans doute j'etais fous de m'exalter ainsi sur une flatteuse image
vraisemblablement vieille de plus de quinze ans; et si meme Isabelle de
Saint-Aureol, durant mon sejour a la Quartfourche, risq
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