rent-ils bien du mal
avant que de pouvoir les retrouver.
Enfin un jour, les sauvages se croyant a l'abri de toute poursuite
avaient fait halte dans un endroit ecarte pour prendre quelque
nourriture, sans meme avoir la precaution de dissimuler toute trace de
passage.
Les francais et un trappeur canadien, qu'ils s'etaient adjoints,
reconnaissaient par l'habitude de l'observation la piste d'un homme
fut-il sauvage ou blanc.
D'ailleurs Paulo, qui avait, perdu le gros doigt du pied gauche,
imprimait sur le sol humide des marais une empreinte caracteristique.
Mes amis, en arrivant dans le lieu ou le repas avait ete pris,
reconnurent d'une maniere facile et certaine quels etaient ceux qui y
avaient sejourne.
Des ce moment, ils pouvaient les suivre plus aisement, connaissant la
direction de leurs pas qu'ils ne prenaient plus meme la peine de cacher.
Ils se dirigeaient evidemment vers un campement compose de sept sauvages
renegats chasses de leurs tribus pour leur mauvaise conduite.
Il eut ete difficile de trouver un homme plus energique et plus
determine que Baptiste. Les trois hommes de coeur qui l'accompagnaient
etaient aussi braves que ruses. Leur nouvel associe s'appelait Bidoune.
Enfin, apres une assez longue marche, ils arriverent aupres de ce
campement et ils purent se convaincre que Paulo et son ami y etait
installes. Comme ils etaient sans defiance, Baptiste, avec des
precautions infinies reussit a s'approcher tout aupres et put saisir
quelques mots de leur conversation.
Ils discutaient vivement un projet d'enlevement analogue au premier.
Paulo leur avait fait entrevoir quelle forte rancon le chef paierait
pour le rachat de son enfant. Leur plan etait tout muri: A un moment
donne, ils devaient se rejoindre chez le _louche_ ou des armes etaient
deposees. C'est d'apres ces renseignements que Baptiste avait cru devoir
prendre le pretexte d'une poule perdue pour y faire des perquisitions.
Comme l'enlevement etait plus facile par le fleuve, un canot serait mis
dans le voisinage dans lequel on embarquerait l'enfant pendant qu'une
bande ferait en sorte d'attirer les poursuivants vers les bois.
Leur intention etait de se diriger vers les iles de Kamouraska ou ils
se tiendraient caches pendant une quinzaine de jours pour detourner les
soupcons, puis ils se rejoindraient a l'Islet aux Massacres.
Ils devaient de plus incendier la demeure d'Helika, saisir la vieille et
le chef a qui, d'apres les conventio
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