ete
etonne de voir le genre d'occupation auquel trois hommes se livraient.
Deux cousaient ensemble des morceaux d'ecorce de bouleau perces de trous
a l'endroit des yeux, de la bouche et ornes d'un nez enorme. De temps en
temps, ils s'ajustaient ces masques sur la figure en riant de bon coeur
a l'apparence qu'ils leur donnaient.
Bidoune, d'un autre cote, (car le lecteur a sans doute reconnu que la
mascarade qui avait cause une si grande terreur au louche, etait une
pure invention du gascon et de son ami pour debarrasser la paroisse de
cet homme traitre et mechant) adaptait au bout d'une perche un paquet
d'etoupe. Des boules enduites de terebenthine etaient a cote de lui.
Tout en travaillant, on se distribuait les roles. Bidoune devait grimper
dans le haut d'un arbre pour lancer a point nomme la seconde boule
prealablement enflammee. La premiere etait reservee au gascon qui la
pousserait a coups de pieds en avant du louche pendant que Bidonne
l'empechait de retourner en arriere avec la sienne en poussant des
rires homeriques que le pauvre malheureux prenait pour des ricanements
infernaux.
Il est inutile de dire que l'etoupe que Bidoune faisait jouer au bout de
sa perche et qui laissait tomber des etincelles constituait le globe de
feu venant des airs. Une simple figure avait produit la detonation.
La cabane avait ete incendiee parce que Baptiste dans la recherche de
sa poule y avait decouvert les armes et les provisions necessaires a
l'enlevement. Le canot, soigneusement cache dans les branches, les
avirons, la hotte et des cordes y avaient ete transportes et le tout
avait brule ensemble.
Leur plan avait reussi, jamais la louche ne reparut dans ces endroits.
Les trois ombres de la Caverne des fees qui avaient cause tant d'effroi
aux braves habitants de Ste. Anne, sont maintenant expliquees.
L'HOPITAL GENERAL
La guerre entre Paulo et mon Adala allait donc se continuer avec plus
d'acharnement que jamais. J'avais espere vainement que la lecon qu'il
avait recue, lors de sa premiere tentative d'enlevement, lui aurait
profite; mais puisqu'il redoublait de rage, c'etait a moi de pourvoir
au salut de mon enfant et de la mettre hors des atteintes de ce tigre a
face humaine.
Je dois l'avouer, si j'avais use de menagement envers lui, c'est c'est
que je me sentait coupable des mauvais exemples que je lui avais donnes
et dont il n'avait que trop profite; je lui avais fait dire, combien je
regrettais mon
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