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eu connue, et qui n'a pas ete inseree dans son volume de vers: c'est une petite Poetique, telle, ce me semble, qu'a deux ou trois mots pres l'aurait pu signer La Fontaine. DU STYLE. "Tout bon habitant du Marais Fait des vers qui ne coutent guere, Moi c'est ainsi que je les fais, Et, si je voulois les mieux faire, Je les ferois bien plus mauvais." C'est ainsi que parlait Chapelle, Et moi je pense comme lui. Le vers qui vient sans qu'on l'appelle, Voila le vers qu'on se rappelle. Rimer autrement, c'est ennui. Peu m'importe que la pensee Qui s'egare en objets divers, Dans une phrase cadencee Soumette sa marche pressee Aux regles faciles des vers; Ou que la prose journaliere, Avec moins d'etude et d'apprets, L'enlace, vive et familiere, Comme les bras d'un jeune lierre Un orme geant des forets; Si la maniere en est bannie Et qu'un sens toujours de saison S'y deploie avec harmonie, Sans preter les droits du genie Aux debauches de la raison. La parole est la voix de l'ame, Elle vit par le sentiment; Elle est comme une pure flamme Que la nuit du neant reclame [185] Quand elle manque d'aliment. Elle part prompte et fugitive, Comme la fleche qui fend l'air, Et son trait vif, rapide et clair, Va frapper la foule attentive D'un jour plus brillant que l'eclair. Si quelque gene l'emprisonne, Deliez-vous de son lien. Tout effort est contraire au bien, Et la parole en vain foisonne, Sitot que le coeur ne dit rien. Le simple, c'est le beau que j'aime, Qui, sans frais, sans tours eclatants, Fait le charme de tous les temps. Je donnerais un long poeme Pour un cri du coeur que j'entends. En vain une muse fardee S'enlumine d'or et d'azur, Le naturel est bien plus sur. Le mot doit murir sur l'idee, Et puis tomber comme un fruit mur. [Note 185: Je n'aime pas cette _nuit du neant_ qui _reclame_ une _flamme_; c'est la rime qui a donne cela.] Cette coulante doctrine de la facilite naturelle, cet epicureisme de la diction, si bon a opposer en temps et lieu au stoicisme guinde de l'art, a pourtant ses limites; et quand l'auteur dit qu'en style _tout effort est contraire au bien_, il n'entend parler que de l'effort qui se trahit, il oublie celui qui se derobe. Un an avant la publication de ses propres Poesies, Nodier donnait, de concert avec son ami M. de Roujoux, un second volume de Clotilde
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