FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   395   396   397   398   399   400   401   402   403   404   405   406   407   408   409   410   411   412   413   414   415   >>  
presence de Nodier, c'a ete ses agreables stances a M. Alfred de Musset: J'ai lu ta vive Odyssee Cadencee, J'ai lu tes sonnets aussi, Dieu merci!... On peut dire de cette jolie piece melodieuse, touchante, et dont le rhythme gracieux, mais expres tombant et un peu affaibli, exprime a ravir un sourire deja las, qu'elle a ete le chant de cygne de Nodier: Mais reviens a la vespree Peu paree, Bercer encor ton ami Endormi. Nodier, depuis bien des annees, et meme sans qu'aucune maladie positive se declarat, ressentait souvent des fatigues extremes qui le faisaient se mettre au lit avant le soir, chercher le sommeil avant l'heure. Il aimait le sommeil, comme La Fontaine, et il l'a chante en des vers delicieux, peu connus et que nous demandons a citer, comme exemple du jeu facile et habituel de cette fantaisie sensible: LE SOMMEIL. Depuis que je vieillis, et qu'une femme, un ange, Souffre sans s'emouvoir que je baise son front; Depuis que ces doux mots que l'amour seul echange Ne sont qu'un jeu pour elle et pour moi qu'un affront; Depuis qu'avec langueur j'assiste a la veillee Qu'enchantent son langage et son rire vermeil, Et la rose de mai sur sa joue effeuillee, Je n'aime plus la vie et j'aime le Sommeil; Le Sommeil, ce menteur au consolant mystere, Qui dejoue a son gre les vains succes du Temps, Et sur les cheveux blancs du vieillard solitaire Epand l'or du jeune age et les fleurs du printemps. Il vient; et, bondissant, la Jeunesse animee Reprend ses jeux badins, son essor etourdi; Et je puise l'amour a sa coupe embaumee Ou roule en serpentant le myrte reverdi. Comme un enchantement d'esperance et de joie, Il vient avec sa cour et ses choeurs gracieux, Ou, sous des reseaux d'or et des voiles de soie, S'enchainent des Esprits inconnus dans les cieux; Soit que, dans un soleil ou le jour n'a point d'ombre, Il me promene errant sur un firmament bleu, Soit qu'il marche, suivi de Sylphides sans nombre Qui jettent dans la nuit leurs aigrettes de feu: L'une tombe en riant et danse dans la plaine, Et l'autre dans l'azur parcourt un blanc sillon; L'une au zephyr du soir emprunte son haleine, A l'astre du berger l'autre vole un rayon. C'est pour moi qu'elles vont; c'est moi seul qui les charme, C'est moi qui les instruis a ne rien refuser. Je n'ai jamais paye leurs rigueurs d'une larme, Et leur levre jamais ne denie
PREV.   NEXT  
|<   395   396   397   398   399   400   401   402   403   404   405   406   407   408   409   410   411   412   413   414   415   >>  



Top keywords:

Depuis

 

Nodier

 

sommeil

 
Sommeil
 

jamais

 
gracieux
 

badins

 
Reprend
 

Jeunesse

 
animee

charme

 
reverdi
 
instruis
 
serpentant
 

bondissant

 
embaumee
 

etourdi

 

fleurs

 

dejoue

 
rigueurs

menteur

 

consolant

 
mystere
 

succes

 

enchantement

 

printemps

 

cheveux

 

blancs

 

vieillard

 

solitaire


refuser

 

esperance

 

nombre

 
Sylphides
 

jettent

 

marche

 
promene
 

errant

 
firmament
 

haleine


aigrettes

 
zephyr
 

parcourt

 
plaine
 

emprunte

 

voiles

 
reseaux
 

enchainent

 

choeurs

 

sillon