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ieurs points, ou des parties sont encore a decouvrir, pales indecises et flottantes. Par-dessus ce premier moi, je vis dessinees des figures fremissantes qui semblaient parler. Ce sont les maitres que nous interrogions a Saint-Germain, devenus aujourd'hui une partie importante de mon ame. Je vis aussi de grands travaux accomplis par des generations d'inconnus, et je reconnus que c'etait le labeur de mes ancetres lorrains. Or, tous ces morts qui m'ont bati ma sensibilite bientot rompirent le silence. Vous comprenez comment cela se fit: c'est une conversation interieure que j'avais avec moi-meme; les vertus diverses dont je suis le son total me donnaient le conseil de chacun de ceux qui m'ont cree a travers les ages. Je leur disais: "Vous etes l'_Eglise souffrante_ l'esprit en train de meriter le triomphe; ne pourrai-je pas m'elever plus haut, jusqu'a l'_Eglise triomphante_? Comme le veut l'_Imitation_, qui guide mon effort spirituel, je me suis repose dans vos plaies; j'ai vecu la passion de l'esprit que vous avez soufferte. Quand meriterai-je le bonheur? L'espoir de m'elever enfin aupres de Dieu me serait-il interdit? Pourquoi, mes amis, ne futes-vous pas heureux?" Alors tous ceux que j'ai ete un instant me repondirent. D'abord LES JEUNES GENS (epars dans les grandes villes, au coucher du soleil): "Il n'est d'autre remede que la mort, et nous nous delivrons resolument ou par des exces desesperes." Moi (avec degout pour une pareille infirmite de philosophe): "Mes freres, votre solution ne m'interesse pas, puisqu'elle m'est toujours offerte, puisque j'ai la certitude qu'elle me sera imposee un jour, et qu'enfin, si a l'usage elle m'apparait insuffisante, elle ne me laisse pas la ressource de recourir a un autre procede. D'ailleurs vous me proposez tout le contraire de mon desir, car j'aspire non pas a mourir, mais a vivre dans ce corps-ci et a vivre le plus possible." Alors BENJAMIN CONSTANT: "J'aurais du ne pas demander mon bonheur aux autres." SAINTE-BEUVE: "J'eus tort de chercher a leur plaire." ... Ainsi parlerent-ils, et Moi je leur disais: "Vous souffriez donc pour avoir accepte les Barbares! Vous, que je pris pour intercesseurs, vous n'avez meme pas compris la necessite de l'isolement, le bienfait de l'univers qu'on se cree. Vous ignoriez qu'il faut etre _un homme libre_!" * * * * * Etendu sur ce lit, a la lueur tragique d'une chandelle d'auberge, je mepri
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