ogues que dans la Suisse. Ce
fait presqu'incomprehensible est accompagne de beaucoup de circonstances
qui meritent d'etre detaillees dans un discours plus longue que
celui-ci. Il y a cependant une que je ne peux pas m'empecher de
rapporter ici, comme une suite de ce que je viens de dire.
"Dans cette grand catastrophe, a laquelle j'attribue le transport de ces
matieres alpines, il se fit de grandes echancrures dans le Jura; les
plus profondes que j'aie vues sont celles de Jougue de Sainte-Croix,
du val de Mousthier Travers, de Someboz au val de Saint-Inver, une
cinquieme aux environs du village de Grange, trois lieues plus bas que
Bienne, et une sixieme a quatre a cinq lieues plus bas que Soleure,
a l'endroit dit la cluse. Cette derniere est la plus profonde, et se
trouve de niveau avec les eaux de l'Aar. Beaucoup de ces matieres
etrangeres au Jura, ont passe par ces echancrures, et sans doute, par
bien d'autres et se sont repandues, dans plusieurs de ces vallees. J'en
ai vu un suite bien marquee qui a passe par Jougue, par Saint-Antoine,
part Mont Perreux, les Grangettes, les Granges Friards, Oye, et qui est
allee jusqu'aux plaines de Pontarlier. Cette suite est en ligne droite
vis-a vis l'echancrure de Jougue, et la direction de la vallee qui est
au bas de ce village. On en trouve quelques morceaux a Metabiefs,
mais je n'en ai point vu aux Longevilles, ni a Roche-Jean. Il y en a
au-dessus de Saint-Croix ou d'autres ont pu passer aussi pour aller
de meme aux environs de Portarlier. Il y en a dans le val de
Mousthier-Travers jusqu'au dessus de village de Butte; elles ont meme
passe les roches de Saint-Sulpice du cote des Verrieres de Suisse, ou
l'on a ete oblige d'en faire sauter de gros blocs avec de la poudre pour
degager la grande route; il y en a dans les vallees de Tavannes, et de
Delemont; on en trouve bien plus loin, j'en ai vu pres de Roulans, et je
ne douterois pas que les pierres meulieres de Moissez et des environs
n'eussent la meme origine."
M. de Saussure, who has so well observed every thing that can be
perceived upon the surface of the earth, gives us the following remarks
which are general to mountainous countries. (Voyages dans les Alpes,
tome 2d Sec. 717).
"Dans le haut des vallees entourees de hautes montagnes, on ne voit
point de cailloux roulees, qui soient etrangers a la vallee meme dans
laquelle on les trouve; ceux que l'on y rencontre ne sont jamais que
les debris des montagnes voisines. Dan
|