tes, et
quoiqu'on ne puisse aborder jusqu'a leurs plus grands elevation, on peut
juger de leurs especes, par les masses qui s'en precipitent.
"(Page 35.) Malgre la chaleur qu'il avoit fait le jour de l'arrivee au
Saint-Bernard, la nuit fut froide; le lendemain (31 Juillet) le haut de
la montagne etoit enveloppe de nuages epais, mais tranquilles, il n'y
avoit point d'agitation dans l'air on assuroit qu'il faisoit beau
au-dessous de ce sommet; nous fumes visiter le revers meridional de la
montagne qui conduit au val d'Aost; apres une demie heure de marche,
nous fumes hors de cet atmosphere sombre et humide, le soleil etoit
chaud, le ciel pur et serein: on voyoit dans le lointain les sommets des
plus hautes montagnes enveloppes dans les nuages comme le Saint-Bernard:
les sommets les plus a portee etoient decouverts et eclaires par le
soleil; ces rochers termines en pointe, en pyramides et en aiguilles,
sembloient s'elancer dans la region pure de l'ether: des vallons
profonds, des ecueils, et des precipices effrayants les entouraient.
Toutes ces masses sont, comme dans la partie opposee de la montagne, des
pierre schisteuses, argilleuses et micacees: le plupart schisteuses,
c'est-a-dire par feuillets, par lits ou par couches differemment
inclinees, le toute mele de veines et de parties quartzeuses, de
couleurs variees, mais les verdatres dominent: il y a de plus sur la
hauteur de ce revers des masses et des blocs prodigieux, sans melange,
de quartz blanc et grenu a sa superficie, lesquels, au premier
coup-d'oeil, paroissoient etre de marbre de Carare; a quelque distance
c'est un chaos immense de blocs de pierres de toutes grandeurs, jetes,
culbutes, entasses dans la plus grand confusion; c'est la meme espece
de pierre micacee; il faut que des sommets, des rochers prodigieux se
soient ecroules pour avoir produit un pareil desordre qui ressemble a la
destruction d'un mond.
"(Page 40.) On trouve aux environs du couvent quelques schistes
argilleux ou ardoises grises feuilletees detruites a moitie. On ne voir
nulle part de ces ardoises sur pied ou formant des masses attachees au
sol; il faut que les couches ou les lits de ces ardoises, qui avoient
ete formes et places sur ces hauts, ayent ete detruits et renverses par
le temps.
"Enfin toute cette montagne, une des plus hautes des Alpes Poenines, qui
conserve des neiges et de glaces permanentes, est composee en general de
pierres et de roches schisteuses, dont les couches e
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